Chez les Wishbone, la balance penche du mauvais côté : Frank, le père, ne sait plus où donner de la tête à cause du travail et passe de plus en plus de temps au bureau. C'est surtout la mère Emma, dont la librairie est au bord de la faillite, qui en souffre. Et puis, il y a les enfants Fay et Max qui se chamaillent sans cesse. Fay est en pleine puberté et Max est harcelé dans sa classe en raison de sa surdouance. Pour rendre la famille à nouveau "heureuse", maman, papa, Max et Fay se rendent à une fête costumée. C'est là que l'incroyable se produit : la famille est frappée d'une malédiction et tous ses membres se transforment en créatures effrayantes. Papa devient le monstre de Frankenstein, Maman se transforme en femme vampire, Fay en momie et son frère en loup-garou. Pour briser la malédiction, ils poursuivent la sorcière qui leur a fait ça à l'autre bout du monde. Le sort ne peut être rompu que si la famille est enfin heureuse.

Monster Family - Les origines, alias "Happy Family", est basé sur le quatrième roman éponyme du scénariste et écrivain David Safier. Safier a commencé sa carrière professionnelle comme journaliste pour la radio et la télévision avant de se concentrer sur l'écriture dans les années 90. Cette comédie d'animation 3D destinée aux familles a été réalisée par Holger Tappe, un véritable expert en films d'animation. D'un point de vue purement visuel, "Happy Family" n'a à aucun moment à rougir de sa forte concurrence en matière de films d'animation en provenance des États-Unis (Disney, Pixar, Dreamworks). La transposition visuelle de l'histoire de David Safier est techniquement propre, d'une grande plasticité et d'une énorme richesse de détails - du moment très coloré de la transformation en monstres jusqu'aux décors et lieux de séjour au cours de la chasse (aux sorcières) à travers la moitié du monde (entre autres les pyramides égyptiennes). Le visuel envoûtant est donc clairement l'un des grands points positifs ... même si le film date déjà de 2017. En ce qui concerne la profondeur des personnages, "Happy Family" n'atteint que rarement la complexité et la richesse de chefs-d'œuvre de l'animation mais les différents personnages sont excentriques, sympathiques et dotés de toutes sortes de particularités bizarres. Cela provoque de nombreux sourires, chez les petits comme chez les grands. Par exemple lorsque Fay, avec son tempérament d'adolescente, se plaint de tout ou lorsque Maman Emma se montre parfois très maladroite (même avant la transformation). En matière d'humour, le film oscille de manière équilibrée entre le slapstick physique et éclatant et les blagues verbales sarcastiques et pleines d'allusions. L'intrigue secondaire du film, consacrée au plus grand des vampires, le terrible comte Dracula, est un peu inutile. Mais il n'est pas si terrible ici, il est plutôt malade d'amour. Cette sous-intrigue n'atteint malheureusement pas l'humour réussi de l'intrigue principale, elle ne fait que la prolonger inutilement.