Le 3 juin 2017, Reality Winner (Sydney Sweeney) revient du shopping. Deux hommes l'attend devant son domicile à Augusta, en Géorgie. Ils se présentent comme les agents du FBI Justin Garrick (Josh Hamilton) et Wally Taylor (Marchánt Davis) et disent avoir un mandat de perquisition pour la maison et la voiture. Reality, 25 ans, doit remettre son téléphone portable et d'autres hommes arrivent pour fouiller la maison. Reality ne résiste pas et reste calme, même si elle ne sait pas de quoi il s'agit. Les agents souhaitent l'interroger, mais soulignent que l'entretien est volontaire. Dans une pièce vide de la maison, Justin et Wally posent à la jeune femme des questions sur son travail et sa vie. Reality était dans l'armée de l'air, elle peut traduire le farsi et le pachto et travaille actuellement dans le département de renseignement iranien de la NSA. Les agents du FBI ne révèlent que progressivement la raison de leur déploiement : Reality aurait envoyé à un portail d'information des documents secrets sur des cyberattaques russes visant à influencer l'élection présidentielle.

L'histoire racontée par le drame " Reality " se trouve dans un protocole d'interrogatoire du FBI de la police fédérale américaine. En 2017, des policiers ont perquisitionné le domicile de Reality Winner, agent des services secrets âgé de 25 ans, lui ont posé des questions et l'ont finalement menottée. Elle devait être emprisonnée pendant quatre ans pour avoir divulgué des documents secrets sur les cyberattaques russes pendant la campagne électorale. Le premier long métrage de la réalisatrice Tina Satter est basé sur sa pièce "Is This A Room" sur l'interrogatoire. Tous les dialogues sont repris mot pour mot des protocoles du FBI. Ce n'est qu'à la toute fin du drame, aussi passionnant qu'un thriller, que le crime devient clair. La lanceuse d'alerte commente brièvement d'un point de vue moral avec une superposition de texte. L'intrigue entière se limite aux heures de perquisition du FBI et à l'interrogatoire, qui est rempli de vie. Sydney Sweeney joue la jeune personnage principale de manière très authentique. La blonde Reality, vêtue d'un short et d'une chemise, ne cause aucun problème aux agents du FBI. Elle ne s'énerve pas et ne demande pas un avocat. D'après l'enregistrement audio, les agents Justin et Wally croit même qu'elle n'a aucune idée de ce dont il s'agit. Pourquoi Reality se comporte ainsi ? Si elle semble coopérative, c'est peut-être parce qu'elle veut se comporter correctement en raison de sa position professionnelle. Ce n'est que progressivement qu'il devient évident que sa gentillesse a également des raisons tactiques. Parfois, la conversation à trois avec les deux agents du FBI semble s'enliser dans des plaisanteries sur leurs cours de yoga, leur entraînement sportif et le chat. Mais cela se transforme en une lutte verbale dans laquelle les deux camps veulent prendre le dessus. Satter utilise divers procédés stylistiques pour accroître l'authenticité et la tension. Des ondes audio provenant de l'enregistrement du FBI ou du texte transcrit apparaissent parfois dans l'image. Les zones noircies sont représentées dans le film comme des coupures brutales qui ressemblent à des sauts dans l'espace et le temps. Il y a des problèmes de couleur pour indiquer des corrections de texte et une partition qui exprime une tension croissante. Les publications sur les réseaux sociaux de Reality entrent également en ligne de compte. La jeune femme apparemment simple semble à la fois sensible et stable. Les agents, en revanche, semblent souvent indécis et sèment la méfiance. La réalité, comme le montrent ces moments recréés, défie la logique simple à cause des personnes.