En tant qu'agent spécial de la sécurité intérieure, Tim Ballard (Jim Caviezel) mène une bataille presque désespérée contre la traite internationale des enfants et des êtres humains. Un jour, alors qu'il sauve le petit Miguel (Lucás Ávila) du Honduras des mains de trafiquants d'enfants sans scrupules, il apprend que sa sœur Rocío (Cristal Aparicio) est toujours entre les mains de criminels. Il quitte rapidement son emploi et part avec ses alliés en Colombie, où il utilise de faux prétextes pour attirer les responsables vers une île isolée. Il peut les capturer et libérer plus de 50 enfants de leur contrôle, mais Rocio n'est pas là. Ballard manque de temps. À ses risques et périls et contre l'avis des autorités locales, il voyage, déguisé en médecin, au cœur de la jungle colombienne, en territoire rebelle dangereux, où il soupçonne que se trouve la jeune fille. Mais les ravisseurs de Rocío sont armés jusqu'aux dents et n'ont pas l'intention de livrer Rocio sans se battre.

"Sound of Freedom" a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois : D'abord le battage médiatique (acheté ?) aux Etats-Unis, puis les déclarations crues de Jim Caviezel et Tim Ballard sur QAnon, une projection de Donald Trump - et enfin la prise de distance du réalisateur Alejandro Monteverde avec toute cette folie. Le mal était déjà fait, "Sound of Freedom" avait été recadré comme un "thriller conspirationniste", ce qui a permis à ses partisans de prendre d'autant plus bruyamment parti pour lui. Il convient donc de porter un regard lucide sur le film. D'une part, il convient de préciser que "Sound of Freedom" a été produit par Angel Studios, une société de production de films qui se concentre sur les contenus "faith based", c'est-à-dire des films chrétiens à tendance conservatrice. Il n'y a en principe rien à redire à cela, ce ne serait pas une raison pour discréditer d'emblée une œuvre cinématographique. Mais il ne faut évidemment pas non plus s'attendre à un "film sur l'agenda". Ce que l'on peut dire aussi : Le film ne propage aucune théorie du complot et n'y fait pas allusion. Les déclarations du réalisateur et la distance qu'il prend par rapport à celles-ci sont donc crédibles ; en ce qui concerne l'acteur principal et le modèle réel, il convient de faire la distinction entre "œuvre et auteur", et Caviezel, en particulier, livre une interprétation très convaincante. Dans "Sound of Freedom", les personnages sont soit 100% bons, soit 100% mauvais, le sujet de la libération d'enfants enlevés et abusés sert presque de sacralisation du protagoniste. L'évolution du véritable Tim Ballard montre que les héros réels ont aussi leurs côtés sombres et peuvent "s'égarer". Dans le film Ballard, il n'y a bien sûr pas de place pour cela, il n'y a pas de zones d'ombre, pas d'ambivalence, pas de doutes - ce qui rend le film extrêmement peu crédible, de même qu'il est difficile de savoir ce qui est vrai dans ce qui est présenté et ce qui a été inventé par Ballard lui-même pour créer son propre mythe. Ce monde cru, en noir et blanc, est renforcé par un kitsch presque dérangeant, qui se manifeste notamment dans la représentation des victimes mineures. Ainsi, "Sound of Freedom" ne rend pas justice à son sujet, qui est sans aucun doute très important, et l'utilise à des fins de divertissement. Le fait que des enfants libérés, qui ont subi des abus pendant des années en prison, chantent et dansent joyeusement quelques minutes après leur libération, est tout simplement absurde et loin de toute réalité. Le film ne veut pas aborder sérieusement les aspects vraiment graves, douloureux, pertinents et émotionnels, ce qui constitue sa plus grande faiblesse. Malgré tout, on peut reconnaître à "Sound of Freedom" une certaine valeur de divertissement (aussi discutable que cela puisse paraître) : Mondeverde, le réalisateur, fait beaucoup de choses justes en dehors des aspects mentionnés ci-dessus et, vers la fin, une certaine tension s'installe, qui permet aussi quelques moments d'émotion véritable. D'un point de vue purement formel et technique, il s'agit d'une œuvre presque sans défaut.