Réalisé par Kiyoshi Kurosawa.
L’histoire poignante d’une famille japonaise très banale à première vue... En vérité, cette famille se désagrège lentement mais sûrement. Le père perd soudainement son emploi mais le cache à sa famille. Le fils aîné fait des études et n’est presque plus jamais à la maison. Le plus jeune fils suit des cours de piano, sans que ses parents soient au courant. La mère est celle qui devrait tenir la famille unie, mais elle n’en n’a ni la force, ni l’envie. Pour le monde extérieur tout semble normal, mais un fossé imprévu se produit, qui les écarte doucement, mais rapidement les uns des autres ...
Un OVNI... Un film qui réussit à la fois à émouvoir profondément dans une scène finale qui nous amène à communier à travers l'expérience quasiment sacrée de l'Art, et à transmettre un message somme toute politique et contemporain, mais aussi philosophique, moral et humaniste. Même si l'action se déroule à Tokyo, au sein d'une famille japonaise en crise aigüe, régentée par les stricts codes sociaux en vigueur là-bas, qui nous sont bien entendu étrangers, 'Tokyo Sonata' tend à l'universel, grâce à un sentiment d'empathie que génère brillamment une réalisation maniant les symboles et l'aspect formel avec une justesse insigne. Une illustration magistrale de notre condition humaine, terrifiante au fond (K. Kurosawa sait si bien la susciter) mais pas désespérante !
VERDICT
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Cette famille Japonaise vit un drame de la modernité : père sans emploi désormais; enfants sans réponses , mère (admirable) qui tente de comprendre. Les Japonais surtout les "middle classes" sont à la fois très différents et très proches de nous: plus que d'autre Asiatiques, ils réagissent intérieurement comme nous, mais leur culture leur interdit de s'exprimer , de se laisser aller : c'est alors que nait le drame.