Scénario : Brian Azzarello
Dessin : Lee Bermejo
Le Joker est mort et tout indique que Batman est le meurtrier. Mais Batman ne s'en souvient pas et il n'a aucune aide pour découvrir la vérité, à part John Constantine, à qui on ne peut faire davantage confiance que le Joker. Plus Batman fouille dans les blancs dans sa mémoire, moins il y a de sens dans ses souvenirs, avant que la seule chose dont il soit certain est qu'il souhaiterait que le Joker soit encore en vie.
Il faut préciser que ce comics n'est pas pour les jeunes lecteurs. Il poursuit le Jokerverse qui a commencé avec le titre Joker publié en 2008. C'est sombre, avec une violence graphique et une effusion de sang, un langage grossier et un peu dee nudité. Ce n'est pas une bande dessinée pour les enfants mais plutôt pour les adolescents plus âgés que vise le nouveau film Joker. Si vous n'êtes pas familier avec le Jokerverse alors vous pouvez passer quelques minutes à vous demander ce qui se passe. Le Jokerverse reprend des personnages familiers et réinterprète leurs histoires avec un côté sombre et mature. Batman est en proie à des flashbacks de son enfance, de ses parents malheureux dans leur mariage et d'une jeune Enchanteresse, vieillissante comme le fait Bruce Wayne. C'est une histoire d'horreur avec Batman et son histoire d'origine au centre d'un monde surnaturel auquel on ne peut faire confiance. C'est une intrigue captivante avec des rebondissements qui vous font tourner la page jusqu'à la fin et vous demandent quand sortira le prochain épisode.
Aussi excellente que soit l'intrigue, la vraie star est le dessin. Rigoureux et réaliste, le style de Bermejo s'intègre parfaitement à l'histoire. Cela rend le grotesque beau. La coloration est atténuée, comme on peut s'y attendre, par le noir, le rouge et les nuances de gris. Contrairement à d'autres romans graphiques où le dessin se cache derrière les mots au point que vous pouvez presque manquer les images et simplement vous concentrer sur le texte, il est impossible d'ignorer les planches de cet ouvrage. En utilisant soit des panneaux encadrés blancs, soit des pages entières, chaque image est époustouflante, sombre dans le thème et la couleur, riche en détails et en symbolisme. Il y a une série de panneaux où le masque vide de Batman ressemble beaucoup au sourire du Joker, et le masque jette un regard noir sur l'homme, Bruce Wayne. Une interprétation intéressante sur la relation de Bruce avec son personnage et les profondeurs qu'il a dû atteindre.
VERDICT
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Batman Damned est une ré-imagination visuellement étonnante et intelligente des origines de Batman et de sa relation avec Joker. Une certaine connaissance de Batman et d'autres personnages DC est nécessaire, mais vous n'avez pas besoin d'avoir lu tous les livres entre Joker et Batman Damned pour comprendre ce qui se passe, et pour en profiter.