Réalisé par Jason Reitman.
L'histoire vraie de Gary Hart, un jeune sénateur promis au plus bel avenir, idole des votants américains et favori pour l'investiture Démocrate de l'élection présidentielle de 1988. Une ascension fulgurante qui fut brutalement stoppée par la révélation d'une liaison scandaleuse avec Donna Rice. Pour la première fois de l'histoire, le journalisme politique et la presse à scandale se rejoignaient, et ont provoqué la chute d'un homme politique. Ces événements ont profondément et durablement marqué la scène politique américaine et internationale.
Voici un long-métrage biographique retraçant l'élection de 1988, et un scandale entourant le principal candidat démocrate, un long-métrage signé Jason Reitman, et qui, comme bon nombre des films de ce dernier, s'avère compétent mais très peu mémorable. Le problème, en fait, c'est que tout est rapidement évident et dit, dans ce long métrage, un film qui a un propos faisant étrangement le jeu d'une certaine droite américaine : en présentant son homme politique comme une figure providentielle harcelée par une presse sans foi ni loi, Reitman (qui adapte ici un ouvrage retraçant la campagne en question) semble vouloir mettre en avant les dérives d'un système mettant sur un pied d'égalité devoir, professionnalisme, morale, vie privée et vie publique... sauf qu'en ces temps de Trump & co qui, pour couvrir leurs arrières, accusent quotidiennement la presse de fake news et d'acharnement médiatique, le long métrage finit par leur donner raison sans le vouloir. Après, c'est correctement filmé, c'est bien interprété, et il y a beaucoup de visages familiers (Kevin Pollak, Mike Judge, Bill Burr, Ari Graynor, Steve Coulter, Sara Paxton, JK Simmons, Vara Farmiga, Alfred Molina, et le duo Molly Ephraim/Kaitlyn Dever de Last Man Standing).
VERDICT
-
The Front Runner est un film qui se regarde, mais manque d'ambiguïté, de nuances et de profondeur, et ne fait pas grande impression.