Scénario : Sho Fumimura
Dessin : Ryoichi Ikegami
Sanctuary est une série en douze tomes publiée au Japon aux éditions Shogakukan. Deux jeunes hommes jurent de transformer le destin du Japon, par tous les moyens. Enfants, ils ont survécu ensemble aux horreurs des champs de la mort cambodgiens. Maintenant, peuvent-ils renverser les dirigeants du Parlement japonais et du syndicat du crime yakuza ? Bien qu'ils soient froids et calculateurs quand il le faut, Hojo et Asami incarnent les traits de caractère qui manquent à leurs collègues : la loyauté envers les amis, la compassion envers les opprimés... et un charme irrésistible pour les femmes. Le chef adjoint de la police, Ishihara, se met en tête de démasquer leurs ingénieuses machinations, mais tombe impuissant en amour avec Hojo.
Les années 80. Une période intense, exagérée, excessive et narcissique qui, dans le monde du manga, est à parfaitement représentée par les planches de trois illustrateurs au style apparemment très similaire mais en réalité différent en termes de techniques, de suggestions et de puissance du résultat final : Tetsuo Hara (Hokuto no Ken), Tsukasa Hojo (Cat's Eyes, City Hunter) et Ryoichi Ikegami. Ben que s'étant déroulé dans la première moitié des années 1990, Sanctuary hérite en tout point de l'esprit de la décennie précédente. Au scénario, nous trouvons Sho Fumimura qui, par coïncidence, est un autre des noms de plume du célèbre Buronson, auteur du Hokuto no Ken mentionné précédemment. Arrivé en France au début des années 2000 grâce à Kabuto, Sanctuary est aujourd'hui réédité par Glénat dans une nouvelle édition Perfect en 6 volumes, d'une qualité vraiment excellente. L'histoire est celle de Chiaki Asami, secrétaire d'un politicien, et d'Akira Hojo, dirigeant d'une entreprise mêlée à la pègre. Les deux hommes ont un rêve, celui de renouveler le Japon à partir de zéro. Le manga raconte leur ascension au pouvoir par deux voies pratiquement opposées : Asami en politique, Hojo chez les yakuzas. Si vous aimez les films de gangsters de réalisateurs comme Martin Scorsese ou, pour rester dans le sujet, Takeshi Kitano, alors avec Sanctuary vous serez comme chez vous. Il suffit de quelques pages pour se rendre compte que l'on se trouve devant un manga d'action bourré d'adrénaline et de testostérone qui mêle politique et pègre, esquissant un échantillon du Japon de ces années-là sans doute idéalisé - cela reste une œuvre de divertissement - mais efficace à souhait. Les dessins spectaculaires de Ryoichi Ikegami sont la cerise sur le gâteau d'un titre recommandé aux amateurs de l'histoire du manga et du genre en question, à condition d'accepter quelques vieilleries pas si grandes.
VERDICT
-
Sanctuary est un manga seinen à suspense politique. Un jeu de pierre, papier, ciseaux décide du destin des personnages : Akira Hojo prend la voie de l'obscurité, rejoint les yazukas et se fraye un chemin jusqu'à la position de boss de niveau moyen. Chiaki Asami prend la voie de la "lumière" et devient conseiller politique dans le but d'entrer à la Diète japonaise. Le succès de l'histoire réside dans l'amitié "forgée dans le feu" et dans leur dévouement total l'un envers l'autre. Chacun apprécie l'autre et les sacrifices qu'il fait pour atteindre ses objectifs communs.