Parmi les cinq films qui ont reçu une nomination aux Oscars pour le meilleur film international en début d'année figurait une petite surprise : "L'Ecole du bout du monde" (Lunana, A Yak in the Classroom), du royaume du Bhoutan. Dans le film, nous assistons à l'envoi d'un jeune enseignant dans le village de montagne isolé de Lunana. C'est un village niché dans les montagnes de l'Himalaya. Pour l'atteindre, Ugyen, le professeur, doit faire une randonnée de huit jours dans la nature. En compagnie de deux bergers de yacks expérimentés et d'une mule de bât, il entreprend l'épuisante ascension pour aboutir dans une colonie, quelque part à la frontière du Bhoutan et du Tibet, complètement coupée du monde moderne.

Pourtant, le débutant bhoutanais Pawo Choyning Dorji a réussi à tourner un long métrage à Lunana, avec l'aide des 56 villageois qui jouent plus ou moins leur propre rôle dans le film. Et avec l'aide de l'énergie solaire, car l'électricité, Ugyen le découvre bientôt, est inexistante. Ugyen n'aime pas ça. Il veut partir, aller en Australie, voir le monde. Mais qui ne fondrait pas pour la pureté et la gentillesse des villageois, leur beau chant et leur puissance spirituelle. Ugyen commence à improviser, fabrique un tableau noir à lui tout seul et apprend à faire du feu avec des excréments de yak séchés. Pourtant, il ne s'agit pas d'un simple film de retour aux sources. Lunana, A Yak in the Classroom parle de la recherche du bonheur. Ugyen pense qu'il trouvera ce bonheur en Australie, alors qu'à Lunana, il l'a à portée de main.