Choujin X tome 1 Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 26 Octobre 2022 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Sui Ishida Choujin X est le nouveau manga écrit et dessiné par Sui Ishida, auteur du célèbre Tokyo Ghoul, et qui a connu trois volumes à ce jour aux éditions Shueisha au Japon. Tokio Kurohara, le protagoniste, est un garçon introverti et peu enclin à la socialisation. Son ami Azuma Higashi, quant à lui, est fort et a un grand sens de la justice. L'auteur nous laisse imaginer Azuma comme un lion courageux qui prend la défense des plus faibles, tandis que Tokio est assimilé à un vautour, toujours prêt à se nourrir des miettes de gloire que son ami lui accorde. Les deux vivent dans la préfecture de Yamato. Une partie de leur quartier a été détruite par les Choujin, des humains aux capacités surnaturelles. Ces êtres peuvent prendre des formes monstrueuses ou conserver leur apparence humaine, mais tous manifestent des pouvoirs uniques et différents. Alors qu'Azuma et Tokio rentrent chez eux après une journée d'école, ils sont attaqués par un humain qui vient de se transformer en Choujin grâce à une concoction qu'il s'est injectée. La transformation rend le sujet si impuissant qu'il laisse des seringues par terre. Les deux garçons sont acculés et décident de sauver leur vie en s'injectant le liquide et en se transformant eux aussi en Choujin. Tokio mute soudainement ; ses mains deviennent des griffes et son visage est recouvert d'un masque ressemblant à une tête d'oiseau. D'un seul coup, notre protagoniste assomme son adversaire et sauve son ami qui, selon toute apparence, n'a pas changé. L'histoire change complètement de décor pour présenter Ely Otsuta, le co-protagoniste de cette histoire. Elle, une jeune agricultrice, prend l'avion pour participer à un concours qui récompense les meilleurs légumes. L'avion est attaqué par un Choujin ayant le pouvoir de déclencher des incendies et Ely est miraculeusement sauvé. Suivant une narration très similaire à celle de sa précédente série, Sui Ishida dessine un monde peuplé d'êtres humanoïdes aux capacités extraordinaires, les Choujin, qui sont craints et en partie discriminés par le reste de la population. Dans un Japon moderne, le protagoniste, Tokio Kurohara, se retrouve au centre d'événements mystérieux qui le conduisent, lui et son ami Azuma, à s'injecter un sérum capable de transformer les humains en Choujin. Tokio obtiendra ainsi des pouvoirs et à partir de là, il entrera en contact avec un monde qu'il ne connaissait que marginalement, affrontant plusieurs fois la possibilité de mourir et créant des liens avec d'autres personnes possédant les mêmes capacités. Comme dans Tokyo Ghoul, Ishida joue beaucoup avec le mystère dans son histoire, créant des personnages extrêmement exagérés qui parlent plus d'eux-mêmes par leurs actions et leurs attitudes que par leurs paroles. Le réseau complexe de personnages, de groupes, d'organisations et les relations qui les lient tous ensemble sont des superstructures qui recouvrent le cœur du récit, faisant apparaître la bande dessinée comme un voyage de formation qui entre souvent en collision avec différents éléments. Dans Choujin X également, l'auteur joue avec une relation déséquilibrée entre le protagoniste et son ami d'enfance, créant un parcours de croissance pour les deux marqué par des événements traumatiques et une profonde auto-analyse. Si sur le plan des idées et de la manière de scénariser, Ishida semble s'éloigner de son passé, s'inspirant beaucoup de Tokyo Ghoul et classant les choses là où il le jugeait nécessaire, d'un point de vue purement visuel, l'auteur semble avoir beaucoup évolué. Choujin X n'est pas meilleur que Tokyo Ghoul en ce qui concerne le côté graphique, mais parvient à conserver l'essentiel de ce qui caractérise Ishida, c'est-à-dire son trait, l'encrage en forme de coup de pinceau et l'imagerie d'horreur liée aux figures du monde animal, mais le décline de manière suffisamment différente pour montrer le chemin d'évolution de l'auteur. Choujin X est pourtant un manga fruit des nouvelles politiques de la Sh?eisha : depuis la mort de feu Kentaro Miura, les différentes maisons d'édition semblent être plus permissives envers leurs auteurs, ce qui entraîne des schémas de publication anormaux. Ishida, avec Choujin X, n'a pas eu de publication régulière depuis le premier chapitre, précisément pour accommoder l'auteur, dont l'une des affections que l'on peut connaître est un scotome scintillant, qui l'a conduit, lors de la sérialisation de Tokyo Ghoul, à travailler en utilisant différents degrés de gris au lieu de couleurs. C'est précisément à cause de ce modèle de sérialisation que le manga semble passer par des phases alternées, entre des moments de grande tension et d'expérimentation graphique de la part de l'auteur, et d'autres petits moments où tout se ralentit, comme pour laisser à Sui Ishida le temps de mettre en place le chapitre suivant. Cela se voit également dans le nombre de pages des différents chapitres, qui peut varier largement de trente à même cinquante ou soixante. L'existence même d'un prologue pour Choujin X, qui s'est officiellement terminé au chapitre 24, est une réalité dont aucun lecteur n'aurait pu avoir connaissance, que ce soit en lisant le manga ou par des informations extérieures. D'une manière générale, cet ouvrage tente par tous les moyens de communiquer combien il ne se plie pas à la logique commerciale qui a caractérisé les productions de Sh?eisha ces dernières années, visant uniquement à raconter l'histoire que Sui Ishida est en train de créer lentement dans un chaudron, avec des ingrédients dont on ne sait pas encore grand-chose. VERDICT-Choujin X est un manga qui met en évidence toutes les qualités et peut-être aussi certains des défauts qui ont toujours caractérisé Sui Ishida : entre éléments reconnaissables mélangés à de nouvelles références, qui font souvent des clins d'œil à des figures de la bande dessinée occidentale comme Moon Knight, ce manga est un produit extrêmement intéressant et artistiquement valable. |