Scénario : Christophe Arleston
Dessin : Alessandro Barbucci
Couleurs : Nolwenn Lebreton
Oh non, la coiffure de Fourmilles change encore ! Une fois de plus, un fantôme mort s'est glissé dans la tête de l'héroïne inattendue d'Ekhö. Et cette fois, il s'agit d'une véritable valkyrie. La guerrière d'Odin n'a qu'une seule mission : conquérir un anneau magique auprès des nains, tout en évitant les elfes et les orcs, et enfin jeter l'anneau dans la lave tourbillonnante du volcan Eyjafjallajökull (oui, juste celui qui se trouve à côté des montagnes Hvannadalshnjükur). Mais cette fois, son petit ami Yuri n'est pas là pour la protéger. Il erre, défoncé à l'odeur de l'herbe, dans Christiania, l'État portuaire libre situé au centre de la version miroir de Copenhague. Leur mission de garde du corps, qui consiste à maintenir le groupe de métal Yggdrasil dans le droit chemin, est déjà mal engagée.
La bande dessinée à formule Ekhö possède de merveilleux ingrédients de base. D'abord, comme la moitié des Astérix, il s'agit d'une bande dessinée de voyage alternative, pleine de clins d'œil à l'actualité et aux clichés de la région visitée. Cette fois, la moutarde est tirée de Tolkien, de l'Islande et de Copenhague. Mais le meilleur de la série se trouve dans les détails du monde miroir qui est un écho imaginatif de notre monde. Les cafés, les véhicules, les monstres fantastiques,.... ces détails sont tellement géniaux. En plus de cela, il y a aussi les farfelus Preshauns qui dirigent Ekhö. Ce sont des sortes d'écureuils intelligents qui se transforment, à la manière de Gremling, en monstres assoiffés de sang s'ils ne boivent pas leur tasse de thé à temps. C'est dans ce monde merveilleux que s'engouffre Fourmille, une femme hypersensuelle. Elle peut être possédée par des fantômes et ne s'en débarrasser que lorsqu'elle a résolu le mystère de leur meurtre. Oui, le scénariste Christophe Arleston a tout prévu. Ce volume est lui aussi parfaitement interchangeable avec les précédents. Encore une fois, il n'y a pas la moindre évolution dans les personnages principaux. Mais on s'en moque. Il s'agit d'une bande dessinée savoureuse où le dessinateur Alessandro Barbucci continue de placer la barre très haut. Il n'y a pas la moindre trace de décrépitude sur les superbes dessins. Le monde des miroirs continue de surprendre, les décors sont réalisés à la perfection et Fourmille reste une héroïne qui prend chaque lecteur dans ses doigts. Bref, le plaisir de dessiner jaillit des planches.
VERDICT
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S'il y avait une élection pour la bande dessinée de détente idéale, que l'on peut lire en souriant largement dans le bain, aux toilettes ou sur la plage, Ekhö la remporterait haut la main. Un aperçu parfait.