Des milliers de pages confidentielles dévoilant l'implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Vietnam de 1945 à 1967 ont été dérobées. En 1971, ces documents sont transmis clandestinement à la rédaction du New York Times puis à celle du Washington Post. Alors que le rédacteur en chef du Post souhaite publier ces informations, Katharine Graham, la directrice de la publication du journal hésite. Ses amitiés politiques sont nombreuses, les conséquences économiques s'avèrent palpables et les poursuites judiciaires demeurent bien réelles. Pourtant, la première femme directrice d'un grand média américain s'associe bientôt à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d'État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Une course contre la montre s'opère entre différents intervenants aux desseins variables, défendant une presse libre ou préférant protéger les intérêts du président Nixon.

C'est une histoire qui a dû faire, sans doute, beaucoup de bruit à l'époque, mais que ceux qui n'ont pas soixante-ans peuvent fort bien ne pas connaître. Et bien sûr, il faudrait aussi s'être informé de la guerre du Vietnam et de l'état d'exaspération qu'elle a fini par causer aux USA après 50,000 morts, seulement du côté américain. Et vingt-trois fois plus chez les Vietnamiens. Mais, quand même, le film après nous avoir donné rapidement quelques informations de base, essentielles à son intelligibilité, déroule son sujet qui est davantage la liberté de la presse. Il est intéressant de se retrouver à l'intérieur des locaux du célèbre journal de Washington, dont les membres côtoient quotidiennement les politiciens les plus influents, le «grand monde» de Washington. Nous sommes à l’ère des dactylos et des typographes. C'est surtout le courage de la propriétaire du journal qui est mis en avant, elle qui risque de tout perdre pour une question d'entrée en bourse, au même moment, qui interfère avec ses décisions. L'action est rapide, bien menée, mais avec peu de périodes de réflexion qui ferait de ce film une «œuvre» cinématographique. Il y a peu de «climat». Mais c'est intéressant. Et il y a comme une sorte d'aveu officiel à retardement de l'absurdité de cette guerre.