ITR News a pu rencontré James Rebours, Directeur Général France de Sega. A cette occasion, il revient sur les moments forts de l'E3 et les futurs projets de la firme d'Hadena.
A propos de consoles Next Gen, quels jeux seront disponibles au lancement de la PS3 ?
Ce qui est clair c’est que nous aurons au lancement un titre majeur pour la PS3, Sonic Hedgehog et d’après les premiers éléments que nous connaissons, Sega se positionne comme un éditeur important lors du lancement de la PS3 puisque 6 mois après le lancement nous aurons plus de 6 jeux.
Et la Wii ?
Les deux jeux que nous vous avons indiqués : Super Monkey Ball et Banana Blitz seront disponibles dès le lancement (NDLR : Euh ?) suivi par Sonic Wild Fire
Comment s’est passé l’année 2005/ 2006
Très bien pour nous. Avec une capacité à disposer de titres très forts pour PS2, Gamecube et également XBOX. Un des éléments marquants est le fait d’avoir pris des positions fortes sur 360 avec Condemned et Full Auto avec des scores conséquents. Et sur DS nous avons lancé Project Rub, Sonic Rush et Rub Rabbits ainsi que le succès de Virtual Tennis sur PSP.
Sentez vous des changements dans les goûts des joueurs ?
On a toujours les gamers qui cherchent les jeux de sports, militaires, d’auto, de combats, d’action mais le consommateur souhaite aussi de nouvelles façons de jouer et la Wii se positionne très bien pour apporter une rupture dans le jeu vidéo. On se rend compte que le joueur est relativement sensible à l’apport de nouvelles idées dans son univers. Le point intéressant est de noter qu’un jeu qui semble au départ simple peut séduire aussi bien le joueur confirmé que des personnes qui ne sont pas des aficionados des jeux vidéo.
Il nous a effectivement semblé lors de cet E3 que les éditeurs souhaitaient s’ouvrir à des populations autres que les joueurs passionnés.
En fait il y a deux types de stratégie. Celle de Sony / Microsoft qui donnent de nouvelles expériences notamment grâce au live ou la possibilité de pouvoir traiter des éléments de musique, de films ou de photos, donc non seulement une plateforme de jeu mais aussi des usages périphériques. De l’autre côté nous avons la Wii qui se recentre exclusivement sur le jeu mais qui, avec sa nouvelle manette de jeu plus facile à utiliser, peut attirer des populations qui n’étaient pas très perméables au jeu vidéo, c'est-à-dire les femmes, les jeunes filles, les seniors
Revenons à Sega. Allez vous dans vos prochains lancements avoir une stratégie de distribution particulière ?
En terme de distribution, il y aura une sur-pondération de prises de part de marchés des spécialistes mais dans le même temps, les constructeurs souhaitent réellement élargir le marché et ne manqueront pas de fortement s’impliquer face à la grande distribution pour pouvoir acquérir ces nouveaux consommateurs.
Et donc pour Sega ?
Sega a une approche globale mais il est évident qu’un affinage se fait selon le type de jeu et un jeu plus hardcore gamer sera plus présent chez les spécialistes. Nous sommes dans des univers ou nous travaillons aujourd’hui de manière plus rigoureuse, avec plus d’anticipation et une bonne maîtrise du potentiel des titres par circuit de distribution en fonction du plan marketing et de la qualité produit.
A propos de la qualité des titres, certains des éditeurs que nous avons rencontrés nous parlent de budgets de 10 à 12 millions d’Euros pour développer des nouveaux titres ?
Sur la base d’un budget moyen, les coûts de développement peuvent évoluer entre 8 et 15 millions d’Euros et parfois certains budgets tendent à approcher les 20 millions d’Euros. Il est donc clair que ces produits doivent être parfaitement positionnés, savamment sélectionnés en terme de genre et de capacités techniques fournies par le studio de développement. Il faut aussi trouver les populations de consommateurs adaptées au potentiel. Aujourd’hui tout le problème est de trouver le bon choix du concept, le bon temps de lancement du titre pour être sûr de ne pas rater le retour sur investissement.
Quelle est la position de Sega par rapport au jeu en téléchargement soit complets soit en upgrade ?
En ce qui concerne ce que nous appelons le Digital Download, la position de Sega est de développer la croyance dans ce type de technique pour l’upgrade des jeux, car le consommateur aura toujours un plaisir durable à jouer sur des jeux forts qui valent souvent entre 50 et 60 euros sur PC. Mais nous pensons que le support physique, la galette sera toujours fortement présent pour les jeux de base. Par contre le digital download se prête parfaitement aux add-ons, extensions et autres. D’abord parce que la distribution peut ne pas être motivés à vendre des produits à 10 ou 15 euros, conditionnée par le fait d’avoir le produit original. Ensuite l’add-on est souvent développé par des communautés de joueurs acquis à la marque ou au jeu et donc souvent mieux managés par l’éditeur que par des gens qui sont amenés à le distribuer sur une large échelle.
Que pensez vous des gammes « premier prix » « budgets » ?
Ces gammes sont vraiment nécessaires et correspondent à des cycles de produits et différents types d’audience. Je parlais tout à l’heure de retour sur investissement, il est évident que nous intégrons cette étape de la vie du produit quand nous développons les titres.
Comment se situe Sega par rapport aux jeux sur téléphone portables ?
Aujourd’hui Sega est fortement axé sur le développement de jeux sur mobiles. Pour deux raisons : un, Sega mobile gaming au japon est un vrai succès et une structure profitable qui a réussit à avoir des accord conséquents avec NTT Docomo (ndlr : NTT DoCoMo est le premier opérateur de communication mobile au japon) et deux, le jeu sur téléphone mobile nécessite des licences fortes que le consommateur connaît parfaitement, domaine dans lequel Sega possède pas mal de propriétés intellectuelles. Pour information nous avons lancé sur le marché européen Sonic sur téléphone mobile et il est premier à la fois sur Orange, Telefonica et Vodafone depuis six semaines. C’est donc pour nous un gros engagement et bien évidemment l’intérêt de Sega est de bénéficier de synergies entre le jeu PC / Consoles et téléphonie mobile.