Treize ans d'attente récompensés ?

Initialement développé par KOEI en 2004 puis repris en main par Team Ninja en 2010, Nioh se déroule dans le Japon du XVIe siècle, à l'ère Sengoku, une sanglante période de guerres et de forces obscures. Alors que le pays est encore très fermé, William Adams, personnage historique, est le premier anglais à fouler l'archipel nippon. L'arrivée du navigateur ne passera pas inaperçu, et il deviendra même le premier samouraï européen. Si la partie historique est assez précise, le reste de l'intrigue s'avère beaucoup plus fantaisiste et se base davantage sur le folklore japonais. William devra affronter des démons, les Yokai, qui se terrent dans l'ombre en attendant leurs innocences victimes, afin de rétablir un semblant de paix dans un pays profondément divisé. Le jeu vous permettra d'approfondir le kenjutsu, l'art du sabre des samouraïs qui frappe tant l'imagination. Au cours du jeu, vous pourrez bien sur acquérir de nouvelles compétences et renforcer vos capacités avec la magie, tandis que des esprits vous viendront temporairement en aide lorsque la jauge d'Amrita sera remplie.

Le jeu présente également des combats à l'épée contre d'autres samouraïs, qui mettront vos réflexes à rude épreuve. La prise en main affiche un dynamisme évident, avec une utilisation crédible des armes (katana, lance, hache, arc, etc), et un système de combat avec plusieurs gardes et attaques (basse, moyenne et haute) qui pourront être améliorées au fil de la partie. Gérer son ki sera nécessaire, car sans endurance, le héros ne fera pas de vieux os, les ennemis non plus d'ailleurs. Nioh est clairement un jeu difficile, et les rencontres faces aux boss se montrent souvent impitoyables. En récupérant son ki au moment opportun, vous pourrez améliorer temporairement votre puissance, et bien sur de nombreux items pourront être récupérés durant la campagne. Vous pourrez réaliser des offrandes au niveau des différents points de sauvegarde du jeu (les autels), qui permettront de gérer la magie ou encore de monter en niveau, à la manière des feux de camp dans Dark Souls. Les objets inutiles pourront être jetés ou revendus à une marchande entre les missions.

Une réalisation cohérente.

La direction artistique est particulièrement aboutie, seuls certains décors poussiéreux nous rappelle que Nioh est un projet en gestation depuis 2004. Les textures ne sont pas toujours très élaborés, mais les environnements jouissent d'une belle variété, le character design est impeccable, et l'animation est d'une fluidité insolente, surtout sur PS4 Pro (4K, 60fps). La prise en main ne réserve pas de surprises, avec un schéma de commandes proche de la concurrence, seule l'interface brouillone (et à gérer en temps réel) peut provoquer quelques sueurs froides. Le gameplay est ultra rapide, complet, technique et exigeant à la fois. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play. La progression affiche un découpage en niveaux très classique, avec des missions principales et secondaires à accomplir dans tout le Japon, et les précédents stages peuvent être revisités pour gagner en expérience ou récupérer des bonus dont vous n'aviez pas forcément l'accès initialement.

Le jeu permet aussi de jouer en coopération en ligne, afin de réduire en miette les démons mythiques déchaînés et d'accomplir certaines missions. Le challenge s'avère beaucoup plus raisonnable qu'un Dark Souls, davantage proche d'un Ninja Gaiden. Après quelques heures à amasser de l'expérience et de l'équipement, Nioh reste un jeu globalement abordable. L'aventure s'avère intense et son univers envoutant promet une bonne trentaine d'heures devant l'écran. La bande son ne manque pas d'audace, les doublages sont quant à eux proposés en anglais ou en japonais (textes écrans en français).