1917. En Afrique orientale allemande, le pasteur Lother accompagné de son fils Josef rend visite aux malades et aux colons disséminés dans cette immense colonie qui s'étend sur les territoires actuels du Burundi, du Rwanda et de la partie continentale de la Tanzanie. A cette occasion, Josef fait l'apprentissage du pilotage d'un Albatross B.2, seul moyen de locomotion dans ses vastes étendues de la savane, en même temps que l'étude pratique de la médecine. En s'arrêtant chez les Backer, Josef tombe immédiatement sous le charme de Silke, la femme du terrible Klaus Backer. Cette dernière lui demande de réparer le moteur d'un tracteur resté trop longtemps hors service. Alors qu'il est logé dans une grange depuis plusieurs jours, Josef voit apparaître Silke, violemment frappé à plusieurs reprises par le contremaitre Hansel. Il n'en fallait pas plus pour que la jeune femme se jette dans les bras du peu expérimenté Josef. Mais le mari entre en scène, et stoppe leurs ébats. De retour chez lui, Josef est mis aux arrêts lorsque son père lui apprend le suicide de Silke. L'adolescent décide de venger sa mort en organisant une expéditions punitive sur la ferme des Backer, et finit par rejoindre son oncle dans les forces armées allemandes en Afrique. En pleine Première Guerre mondiale, la côte Est est disputée par les Britanniques, tandis que les Belges ont déjà conquis une partie de l'ouest du pays.

L'Aviateur est un prologue à la série Tramp. L'intrigue se développe très rapidement, et peut se parcourir comme un album unitaire. Mais en filigrane, le scénario permet aux lecteurs d'effectuer le lien entre Josef et Tangyy Monval. Ce dernier a confié une série de carnets de route au commandant Yann Calec, et ce premier tome présente le premier chapitre de la vie de pilote de Josef. L'atmosphère pesante de l'époque est bien reproduite, et les éléments historiques s'avèrent assez complets. On sent qu'un travail documentaire important a été réalisé en amont. A l'image de Tramp, L'Aviateur se caractérise par un graphisme coloré et une précision indéniable des traits. La couleur n'est pas en reste, en particulier pour les paysages de nuit, extrêmement bien rendus.