12 novembre 1918. La Première Guerre Mondiale est enfin terminée et le monde s'apprête à vivre sa première journée de paix. Entre Nancy et Coblence, l'immense masse matérielle des troupes américaines côtoie la cohorte des vaincus. Le destin de deux jeunes hommes opposés en apparence, Julien Varin le français et Max Brunner l'allemand (mais d'origine alsacienne) vont se rejoindre et s'embarquer pour porter main forte à la révolution Russe. De retour à Paris, Max présente à Julien ses amis anarchistes, et se dirige ensuite vers Rouen pour libérer un vieux cargo, contenant des centaines de caisses d'armes et de munitions. Si l'Allemagne qui se cherche un avenir communiste semblait être une étape logique, une pasionaria nommée Tina leur dérobe une cargaison d'armes et finit par les convaincre que leur futur se joue de l'autre côté de l'Atlantique, plus précisément au Mexique. Le pays est en pleine guerre civile depuis 1910, et si l'arrivée du président Carranza en 1916 a fait quelque peu baisser la tension, la guérilla ne semble pas prête à baisser les armes.

Notre Amérique est le fruit de la reconstitution à laquelle se livre en 1954 une jeune Mexicaine née d'une mère révolutionnaire mexicaine (Tina donc) et d'un des héros de l'histoire. Quatre ans après Notre Mère La Guerre, Kris et Mael collaborent à nouveau pour un récit prévu en quatre tomes. Le trait particulier de Mael est une réussite, avec un choix de teinte qui varie beaucoup selon les scènes et les ambiances. D'une manière générale, le graphisme s'avère très élégant. Notre Amérique démarre sous les meilleurs auspices.