Les titres des films de guerre paraissent souvent sensationnalistes, et à en juger par la couverture, qui représente un Tower Bridge à moitié détruit en arrière-plan, on pourrait s'attendre à une action élaborée et à une bataille de matériaux massive. Or, c'est tout le contraire : le réalisateur britannique Callum Burn met en scène son film dans un décor résolument intimiste, ce qui est à la fois une bénédiction et une malédiction. Nous sommes en Août 1940 : Un petit groupe de pilotes, mené par Skip et Walker, est stationné sur une base éloignée de la métropole pour intercepter des avions allemands. Chaque appel accompagnant l'ordre d'une nouvelle mission pourrait bien être leur dernier…
En termes d'attentes, le film est plutôt minimaliste : seulement quatre ou cinq petits avions (des Spitfire) attendent leur mission sur une pelouse, tandis qu'un groupe de cinq pilotes maximum se cache dans un abri de jardin aménagé, attendant leurs missions. Entre les missions, on apprend à connaître les personnages, parmi lesquels figure bien sûr un fauteur de troubles, mais aussi un nouveau venu qui doit se familiariser au plus vite avec les procédures. L'action se révèle également épurée, principalement centrée sur le pilote dans son cockpit exigu, tandis que les avions ennemis apparaissent dans le viseur ou sont perçus dans une sorte de rétroviseur. Les images de synthèse sont mitigées, mais suffisantes pour illustrer la nervosité à laquelle les pilotes sont exposés plusieurs fois par jour. Compte tenu du budget plutôt limité, il ne faut pas s'attendre à des collisions ou des crashs spectaculaires, et l'action paraît un peu redondante avec le temps, manquant visiblement de dynamisme. La musique, quant à elle, plutôt calme, témoigne de l'attention portée aux pilotes. Il est significatif que le tableau avec les noms et les victimes correspondantes, telle une feuille de pointage, s'efface progressivement, tandis que les lettres écrites à la hâte aux proches prennent une importance croissante, témoignant clairement de l'évolution des attitudes des pilotes. Vers la fin surtout, un message clair se dégage, parfaitement résumé par les derniers plans. Les puristes pourront contester d'éventuelles inexactitudes (pas d'ambulance sur place, apparemment pas de ravitaillement en carburant, et un seul homme est responsable des cales de roues), mais ces moyens, relativement simples, suffisent à restituer la situation entourant la bataille aérienne décisive.
VERDICT
-
Dans l'ensemble, c'est un film de guerre plutôt calme et sans éclat, qui, malgré ses 80 minutes de durée, et grâce à des acteurs talentueux, offre néanmoins une vision largement authentique.