Waldemar Daninsky (Naschy) est mort, mais pas pour longtemps. Il est ranimé grâce à deux médecins de campagne peu scrupuleux qui lui retirent chirurgicalement deux balles en argent du cœur. Quelque temps plus tard, les étudiantes Elvira (Gaby Fuchs) et Geneviève (Barbara Capell) parcourent la campagne française à la recherche de la tombe de la comtesse Wandesa Darvula de Nadasdy, célèbre tueuse en série et vampire médiévale. Elles la trouvent dans le parc d'un château appartenant à Daninsky, qui les invite à y séjourner. Elvira ressuscite accidentellement Wandesa (Patty Shepard) lorsque du sang d'une main blessée coule sur son corps. Elle s'en prend bientôt à d'autres jeunes femmes, dont Geneviève qu'elle transforme en vampire. À la pleine lune suivante, Daninsky redevient un loup-garou et se prépare à un affrontement final avec Wandesa.

Le cinquième volet de la saga de Paul Naschy, dans le rôle du loup-garou torturé Waldemar Devinsky, redonne à la série un peu de mordant, absent depuis le premier volet, Les Vampires du docteur Dracula (La marca del hombre lobo). La société espagnole Plata Films a trouvé des fonds de coproduction auprès de la société allemande HIFI Stereo 70, dont le nom étrange laissait penser que le film serait en stéréo 70 mm.  Le scénario de Naschy est son habituel « tout et n'importe quoi », mêlant loups-garous, vampires, vieux châteaux, cimetières brumeux (et même intérieurs brumeux, pour une raison inconnue) et un moine zombie pour s'assurer qu'il se passe quelque chose entre tous ces dialogues absurdes. Mais c'est la mise en scène de Klimovsky qui donne vraiment du peps au film. Le ralenti utilisé pour les vampires et le moine est très efficace. Klimovsky est déçu par le manque de clarté du jour pour la nuit mais parvient tout de même à créer des moments très étranges ainsi qu'une bonne dose d'effusion de sang. Daninsky est carrément sauvage sous sa forme lupine, des morceaux de chair humaine tombant de sa bouche et ses lèvres baignant de sang.  Il n'y a pas de réelle continuité entre ce film et son prédécesseur : Daninsky était un professeur d'université marié ; ici, il est une sorte de noble célibataire avec un château et une sœur folle, Elizabeth (Yelena Samarina), jamais mentionnée auparavant ni depuis. Naschy l'interprète avec son intensité morose habituelle, mais la performance la plus remarquable est celle de Shepard dans le rôle de Wandesa Dárvula de Nadasdy, le nom de famille de son personnage étant tiré du nom de femme mariée de la tristement célèbre comtesse Elizabeth Báthory. Shepard est une silhouette étrange avec son voile noir et ses crocs peu pratiques et obtient un moment surprenant mais étrangement touchant lorsque Wandesa et Geneviève exécutent une petite danse joyeuse après s'être nourries d'Elvira. Techniquement, le film est bien réalisé, le directeur de la photographie Leo Williams utilisant avec brio des lieux familiers comme Navacerrada, San Martín de Valdeiglesias et le monastère du Cercón, entre autres. Le compositeur Antón García Abril nous surprend avec un thème principal europop terriblement ringard (repris à la toute fin), mais le reste de sa musique est une excellente cacophonie de bruits ambiants qui colle parfaitement à l'ambiance étrange du film. Et tout cela est tenu par la direction de Klimovsky qui a adopté le genre comme s'il était né. Naschy fut suffisamment satisfait du film pour en faire plus ou moins un remake, avec lui-même à la réalisation cette fois, dans El retorno del hombre lobo(1981). Au total, il a réalisé 12 films avec Waldemar Daninsky, celui-ci reste l'un des meilleurs.