Scénario : Stephen Desberg
Dessin : Jef
Avec la participation de Claude Moniquet
Beyrouth, milieu des années 1990. Charles Weber, un jeune espion de la DGSE apprend que Jacques Dufeutel, un député de passage au Liban, risque d'être kidnappé. Sans attendre les ordres de ses supérieurs, il met en place une unité et parvient à tirer l'homme politique d'un mauvais pas. Même si ces deux protagonistes ne s'apprécient pas, ils vont se retrouver quelques années plus tard à Moscou. Charles Weber est alors officiellement journaliste (une couverture pour la DGSE) et s'intéresse de près à l'entourage de Vladimir Poutine, nouveau tsar de toutes les Russies. Jacques Dufeutel profite d'une mission parlementaire pour négocier des accords douteux, assortis de commissions pour des financements de campagnes électorales. Leur rencontre promet d'être explosive. Après une nouvelle ellipse temporelle, Weber s'est reconverti dans le renseignement privé, tandis que Dufeutel, ancien ministre, entend se présenter à la présidence de la République. Ils devront coopérer pour stopper un complot politique particulièrement ambitieux : Dufeutel est en effet soupçonné de malversation. Et quand il est question de meurtres et de prostitués, le statut de présidentiable de Dufeutel semble bel et bien compromis ...
Évoluant entre Beyrouth et Paris, ce premier tome de "Deux hommes en guerre" nous présente une intrigue où deux hommes que tout oppose se retrouvent plongés dans le dédale des opérations diplomatiques officielles, dissimulant souvent des affaires bien louches. L'ancien espion n'est pas le plus ambitieux des deux, c'est surtout un homme qui a su faire tourner sa société alors qu'il accumulait les déboires sentimentaux. Le politicien a quant à lui une vie de famille rangée, et ses aspirations pour la France semblent respectables. L'intrigue de Stephen Desberg, assisté par Claude Moniquet, l'un des spécialistes européens du contrespionnage, s'avère complexe et ce premier tome ne constitue qu'une partie d'une histoire qui est amenée à prendre de l'ampleur par la suite. De nombreux éléments ne trouveront pas de réponses dans ce volume. Les décors urbains sont bien rendus, les personnages apparaissent bien définis, et le dessin de Jef s'avère toujours aussi plaisant. Les couleurs sombres renforcent le caractère délétère de l'intrigue, qui comporte son lot de scènes violentes et de trahisons. Mais c'est également le genre qui veut ça.
VERDICT
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Deux hommes en guerre présente un récit intéressant, où deux protagonistes que tout oppose vont devoir s'allier pour stopper un complet particulièrement éprouvant. Un bon moment de lecture.