La guerre du Vietnam bat son plein et fait des victimes ; des deux côtés. Le capitaine Gordon Chase est médecin et pilote d'un hélicoptère de sauvetage de l'armée américaine. Tout comme ses camarades, il espère chaque jour que cette terrible guerre se termine bientôt et qu'il puisse retrouver sa femme et ses deux jeunes fils, Nick et Eric. Mais lors d'une mission de sauvetage, l'hélicoptère est abattu par l'ennemi et les quelques survivants sont directement attaqués. Seuls le capitaine et un autre médecin de campagne sont capturés, lequel est exécuté peu après sous les yeux de Gordon. Ce dernier, fou de rage, tente de résister, mais il n'a aucune chance. Ils l'enferment dans une cage, l'humilient et le forcent à faire des choses qu'il ne peut faire qu'à contrecœur, dans l'espoir de revoir sa famille. Au milieu de toutes ces souffrances, il reçoit de manière totalement inattendue et involontaire d'un vieil homme mystérieux une capacité, un pouvoir qui le transforme ...

Après le succès de l'adaptation en bande dessinée de la nouvelle sombre de Joe Hill "The Cape", voici "The Cape 1969", le préquel qui dévoile le secret de la propriété magique que la cape confère à son porteur. L'auteur Jason Ciaramella et Nelson Daniel, cette fois-ci non seulement comme coloriste mais aussi comme illustrateur, sont à nouveau responsables de l'élaboration de l'histoire. L'histoire est celle de Gordon Chase, pilote d'hélicoptère de sauvetage pendant la guerre du Vietnam en 1969, qui est fait prisonnier, doit lutter pour sa survie, reçoit un pouvoir occulte qui ne l'aide pas seulement à s'échapper, mais le détruit aussi insidieusement - et comment Eric Chase, encore un enfant heureux, entre finalement en possession de sa cape magique. La connaissance de la première partie révèle à la fois les similitudes et les différences entre le père et les fils : Nick se révèle déterminé et suivra à l'avenir les traces de son père, tandis que le point commun avec le cadet est plutôt d'ordre visuel. En effet, contrairement à son fils Eric, qui est vindicatif, Gordon a les deux pieds sur terre ; professionnellement en tant que médecin (pilote pendant la guerre), dans sa vie privée en tant que mari et père aimant. Mais sa nouvelle capacité à voler s'accompagne d'un changement de caractère qui le mène à sa perte. Cela laisse supposer que la psyché instable d'Eric n'est pas la seule raison de ses actes horribles, mais que cette force obscure renforce encore son déséquilibre mental et son agressivité. La sombre vision de Gordon, qui se concrétisera des années plus tard, pourrait être un autre signe du caractère malsain et dévorant de cette force. Dans l'ensemble, les événements semblent moins tristes que dans le premier tome, car ce ne sont pas les personnes autrefois aimées qui sont la cible des attaques - ce qui ne rend pas l'histoire moins passionnante ou dramatique. Après tout, les horreurs et la cruauté de la guerre sont montrées et révèlent ce dont les hommes sont capables. Bien que Nelson Daniel ait désormais illustré l'action (contre Zach Howard auparavant), le style de dessin est resté à peu près le même : expressif, proche de la réalité et riche en détails. Cette fois encore, on retrouve des trames (points) dans les différents dessins, ce qui renforce encore la ressemblance. C'est fantastique dans la mesure où les images du précédent opus s'adaptaient déjà parfaitement à l'histoire sombre - et le font à nouveau. De plus, celle-ci est basée sur une structure de panneaux variée et intéressante, avec toujours de superbes représentations d'images dans l'image ainsi que des illustrations pleine page et double page qui rendent l'ensemble de l'action encore plus captivante. La colorisation, généralement composée de tons de terre et de vert d'une pâleur désolante, est adaptée à la guerre et au reste de l'environnement. Il y a bien quelques visuels légèrement flous (les textes ne sont pas concernés), mais ils sont vite oubliés par les événements passionnants.