Les frères ennemis du titre sont Manuel (Matthias Schoenaerts) et Driss (Reda Kateb). Nés dans une banlieue dominée par le trafic de drogue, ils grandissent comme s'ils étaient frères. Cependant, à l'âge adulte, leurs routes se séparent et tous deux prennent des chemins différents : Manuel choisit la vie du criminel, tandis que Driss devient policier. Bientôt ils devront se retrouver et collaborer, au moment de la disparition d'un ami commun et d'une millions d'euros de cocaïne.

Le choc entre les mondes opposés, entre le bien et le mal, est l'un des schémas les plus classiques du genre : le réalisateur David Oelhoffen semble ne pas vouloir chercher une touche novatrice mais plutôt rendre hommage au polar français en se concentrant sur des atmosphères sombres et une photographie livide et en prenant soin avant tout de la mise en scène. D'un côté, nous avons Reda Kateb qui est convaincant en tant qu'homme qui s'est racheté et a quitté la banlieue pour devenir policier, de l'autre, nous trouvons Matthias Schoenaerts qui, une fois de plus, reprend le rôle parfait d'un garçon dur au cœur tendre. Le thriller d'Oelhoffen, comparable à un Gomorra beaucoup moins sombre et puissant, explore le côté humain de ses personnages, plongés dans des réalités différentes, pour les racheter des fautes qu'ils ont commises et les amener à une rédemption. Les faits s'écoulent d'abord assez rapidement et sans interruption, puis s'arrêtent dans la partie centrale et recommencent à se renouveler dans l'épilogue. Grâce à une mise en scène soignée, l'action et la tension s'insèrent efficacement dans le scénario frénétique du quartier parisien où les personnages bougent, dans un tourbillon de tirs et de poursuites.  La réalisation est plutôt honorable, avec une image nette et de bons dégradés, ainsi qu'un son en DTS 5.1.