Sengo (Areyo Hoshikuzu) est une série en sept tomes publiée au Japon aux éditions Enterbrain. L'intrigue est une sorte de "bromance dans les ruines de Tokyo". Kawashima Tokutarou, ivre dans les décombres incendiés de la ville, retrouve son ancien camarade Kuroda Kadomatsu un peu plus d'un an après la défaite du Japon. Le manga dépeint la vie quotidienne dans le monde souterrain du Japon d'après-guerre, y compris le marché noir, les prostituées, les "maisons de confort" du gouvernement et les orphelins de guerre.

Ce tome deux est un flashback de la première rencontre entre Kawashima et Kadomatsu durant la guerre, avec toute la brigade de va nu pieds qui les entoure. Kadomatsu est un gros nounours qui piquent des colères dingues et dont les besoins sexuels sont rarement rassasiés mais qui a le cœur sur la main alors que Kawashima, issu d’une famille aisée, est plus réservé et a un sérieux penchant pour l'alcool. Ces deux héros antinomiques vont pourtant prendre soin l’un de l’autre avec toute l’amitié possible afin de traverser la guerre et l’après-guerre qui n’est guère plus réjouissante. Dans un Japon exsangue, Yamada nous dépeint la souffrance des femmes qui se prostituent et qui sont violentées, la pauvreté d’une population à l’agonie, la souffrance des militaires revenus sains et saufs mais abandonnés à leur sort. Pour autant, cette série est loin d’être triste. L’espoir est tout le temps présent et, malgré de belles pourritures qui profitent de la souffrance des autres, une solidarité et une belle humanité ressort parfois du purin.