Paraissant en Angleterre dans le magazine 2000 AD, Tank Girl est surtout connu en France par les comics édités chez DC Vertigo dans les années 1990, ce qui ne rajeunit pas il est vrai. Cet album édité par Ankama marque le retour du co-créateur de la série, Jamie Hewlett (GORILLAZ) aux commandes. Au sein de 21st Century, il fait équipe avec le scénariste Alan Martin et six autres dessinateurs (vétérans et nouveaux venus) pour un Tank Girl de la nouvelle génération. Pour ceux qui ne connaîtrait pas la série, sachez que l'action prend place dans une Australie post-apocalyptique, futuriste et fasciste, où l'ordre et la logique font partis du passé. L'ordre parce que cet environnement n'a plus aucune règle à respecter, le pays étant littéralement rongé par la corruption, la logique puisque des personnages hybrides ont vu le jour et qu'il est parfois bien difficile de comprendre tout le second degré employé par les auteurs.

L'univers sombre de la série dépeint un monde de violence et de haine. La majeure partie de la population s'entasse dans des mégalopoles futuristes surpeuplées, elles-mêmes infestées de bandits, d'escrocs et de criminels en tous genres de la pire espèce. Qui plus est, l'équipe de Tank Girl est loin d'être blanc comme neige, et les apparences apparaissent souvent pour le moins trompeuses. Nous pourrons une fois de plus l'attester dans ce recueil de courts récits, où Booga le kangourou mutant, colocataire de Tank Girl, sera une nouvelle fois à ses côtés, parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire. L'action se délocalisera même jusqu'à une planète alien pour un résultat visuel explosif. Tank Girl : 21st Century est peut être un plus sage que la version originale, beaucoup moins punk qu'une période, mais son univers reste inimitable.