Ayakashi Triangle est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu huit tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Ayakashi Triangle est clairement l'œuvre d'un mangaka établi de longue date et non d'un débutant. Kentaro Yabuki, connu pour Black Cat et To Love Ru, connaît son sujet. Plutôt que de lancer le public dans une exposition directe, comme tant de nouveaux mangas ont tendance à le faire, nous avons droit à une séquence de plusieurs pages consacrée à l'établissement de la dynamique relationnelle entre Matsuri, notre ninja exorciste, et Suzu, son amie d'enfance/intérêt amoureux qui a besoin de protection. Cette séquence nous présente plus naturellement les deux protagonistes, ainsi que notre antagoniste Shirogane, un chat Yokai, et donne aux lecteurs quelque chose à quoi s'accrocher avant que la série ne commence la mise en place et l'exposition nécessaires pour construire le manga vers son grand twist. Cela dit, Matsuri et Suzu n'ont pas grand-chose d'original. Si vous avez lu ne serait-ce que quelques mangas de romcoms, vous avez déjà vu leur dynamique. Une fille généralement gentille qui n'a aucun sens du danger et un homme surprotecteur qui a un faible pour elle". Ainsi, même avec une bonne dizaine de pages consacrées à nous familiariser avec Matsuri et Suzu, nous n'apprenons rien de particulièrement unique ou intéressant à leur sujet, du moins, rien qui les distingue de la pléthore d'autres couples de mangas à venir avant eux.

Normalement, Kentaro Yabuki fait partie de ces auteurs avec lesquels nous baissons toujours nos attentes "scénaristiques" car nous savons que nous n'obtiendrons aucun bijou dans l'intrigue et que ce que l'on achète vraiment, c'est un beau dessin. Cependant, il faut admettre qu'avec cette œuvre, le mangaka de To love ru parvient à nous donner de petites touches de génie au sein de la mer de fanservice qu'il apporte toujours. Maintenant que Shirogane a perdu tous ses pouvoirs démoniaques, Matsuri doit trouver un autre moyen de récupérer son corps. Cependant, le chat Ayakashi est toujours prêt à utiliser ses dernières ressources pour l'entraîner dans des malentendus avec Suzu, qui semble commencer lentement à éveiller ses pouvoirs de prêtresse. Cependant, lorsqu'une entité perverse venue du passé s'attaque à Suzu, nous découvrons que le lien entre la protagoniste et les Ayakashi pourrait remonter à plusieurs générations. Honnêtement, il est assez rafraîchissant de constater que dans cette œuvre, Yabuki, en plus de nous offrir les chapitres typiques de To love ru qui ne mènent à rien, nous offre aussi des chapitres avec de bons combats et même quelque chose qui fait avancer l'intrigue principale (quelque chose qui, on peut le garantir, arrive rarement dans d'autres de ses histoires précédentes).