Réalisé par Hallie Meyers-Shyer.
La vie d'Andy Goodrich (Michael Keaton), un marchand d'art obsédé par son travail et peu présent dans la vie de ses enfants, est bouleversée lorsque sa seconde femme (Laura Benanti) entre en cure de désintoxication, le laissant s'occuper de leurs jumeaux de neuf ans. En quête d'aide, Andy se tourne vers sa fille adulte Grace (Kunis), qui n'a jamais pardonné à son père l'absence de son enfance. Tout en essayant de recoller les morceaux de sa vie, Andy est confronté non seulement aux difficultés de la paternité, mais aussi au risque de perdre sa galerie d'art.
Hallie Meyers-Shyer (Un coeur à prendre) revient derrière la caméra avec le film Goodrich, une comédie dramatique qui explore la dynamique d'une famille atypique avec légèreté et profondeur. Avec un casting mené par l'emblématique Michael Keaton, flanqué de Mila Kunis et d'une surprenante Vivien Lyra Blair, le film s'inscrit dans la tradition des histoires de réconciliation familiale, avec une touche d'humour et une dose sincère d'émotivité. Keaton est le pilier du film, son Andy est maladroit, peu sûr de lui et parfois frustrant, mais grâce au charisme de l'acteur, il devient un personnage irrésistible, capable de susciter l'empathie même dans ses pires moments. Keaton offre une performance équilibrée entre ironie et mélancolie, avec des scènes particulièrement touchantes où son regard trahit la fragilité d'un homme qui se rend compte trop tard de ses erreurs. Mila Kunis, dans le rôle de la fille qui peine à pardonner, offre une prestation convaincante mais est pénalisée par un scénario qui n'approfondit pas suffisamment son arc narratif. Sa relation avec son père aurait mérité plus de place, notamment dans la résolution finale. En revanche, Vivien Lyra Blair, dans le rôle de la fille cadette, brille par sa vivacité et son esprit, et fait preuve d'un timing comique surprenant. Michael Urie, dans le rôle d'un père célibataire qui devient le confident d'Andy, apporte également une touche de légèreté avec une intrigue secondaire plaisante. Meyers-Shyer réalise avec sensibilité, créant une atmosphère chaleureuse et visuellement harmonieuse, soulignée par le décor de Noël qui rappelle l'iconographie chaleureuse de l'album de Noël des Beach Boys. Cependant, le scénario suit des chemins prévisibles, sans trop s'écarter des comédies familiales hollywoodiennes classiques. La première moitié du film Le père de l'année se distingue par son rythme et sa fraîcheur, mais la deuxième partie perd de son mordant, les rebondissements se résolvant de manière trop linéaire et sans véritable conflit.
VERDICT
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Goodrich est un film qui, sans révolutionner le genre, parvient à divertir grâce à un protagoniste magnétique et à des moments d'émotion sincère. La mise en scène de Meyers-Shyer démontre une affinité évidente avec les dynamiques familiales, même si elle n'approfondit pas toujours ses thèmes avec la bonne incisivité. Avec une écriture plus audacieuse et une fin moins prévisible, le film aurait pu laisser une marque plus profonde. Il n'en reste pas moins un film plus qu'agréable.