Après avoir été envoyée dans un institut de réadaptation exclusif pour enfants en difficulté situé dans une villa luxueuse et isolée, Zena, seize ans, rencontre ses pairs Alfonso, Vittoriano et Marzia. Ils viennent tous de familles privilégiées et riches et ont tous fait quelque chose de terrible.

Nous sommes en Italie en 1990, une route sombre dans la nuit, un tigre en liberté. Quatre jeunes font de l'auto-stop, mais le conducteur les avertit qu'ils sont sinistres et étranges et les force à partir. Les jeunes s'appellent Zena, Marzia, Alfonso et Adriano ; ce sont des enfants de familles aisées de la classe moyenne. Le père de Zena est même le médecin du pape. Les parents ont envoyé les enfants dans une institution très coûteuse et élitiste, la « Villa Bianca », en raison de leur comportement inapproprié en société et parce qu'ils souhaitent qu'ils deviennent « normaux ». Même à la Villa Bianca, cependant, le mal de vivre ne disparaîtra pas ; parmi le sang, l'amour, le sexe et la mort se cachent les pulsions les plus irrationnelles. Après la rencontre soudaine avec Alfonso ( Leonardo Giuliani ), un garçon homosexuel à forte personnalité, Zena va se retrouver à nouer des liens avec sa colocataire Marzia ( Ludovica Rubino ), une fille aux fortes tendances nymphomanes, et le jeune Adriano ( Luca Edoardo ), apparemment atteint d'une étrange forme de mutisme sélectif. Une entente basée sur le partage et l'acceptation mutuelle naîtra entre les quatre , ce qui les conduira plus tard à planifier une évasion de l'institut. Voici une comédie dramatique d'horreur à la sauce teen movie réalisée par Annarita Zambrano, une réalisatrice très particulière et attentive au malaise des jeunes, avec une interprète Zena la femme enfant au premier plan avec les écouteurs d'un walkman et un disque rouge de 33 tours qui tourne dans un sens et dans l'autre. Rossosperanza est un film qui bouscule viscéralement la notion de teen movie moderne. Tous les protagonistes sont attirés non pas par la lumière, mais par l'obscurité, ils fuient le monde de l'abondance pour descendre dans leur propre « enfer sur terre ». Annarita Zambrano signe un film d'horreur malsain, aidé par la belle photographie de Laurent Brunet. Rossosperanza est un film sur la désintégration des corps, sur la sexualité la plus intime et la plus sale. Une enquête sur les années 90 où nous pensions que tout nous était acquis et dû, une société basée sur le mal et l'éthique violée et piétinée. Une clé unique pour comprendre le film dérangeant de Zambrano qui dénonce la corruption du pouvoir et le mauvais exemple donné par les personnes au pouvoir qui, par leur comportement ambigu, influencent délibérément négativement la société des jeunes, des futurs hommes, des pères et mères de famille et des dirigeants d'un pays en ruine.