Dans un futur proche où les crises économiques et financières sont de plus en plus fréquentes et dévastatrices, une seule valeur refuge semble résister, l'être humain. C'est pourquoi le HSE (Human Stock Exchange) est créé ! Normalement réservé aux cadres les plus importants, aux artistes renommés et aux grands sportifs, l'introduction sur le HSE apparaît extrêmement délicate. Les personnes choisies perçoivent un capital et portent au poignet une "rate watch" indiquant leur cotation du jour. Mais rejoindre ce cercle a aussi un coût humain bien réel : Félix Fox, modeste e-vendeur de voitures, a tout fait pour parvenir a être côté. A force d'efforts et soutenu par le créateur du HSE, il voit son quotidien changer du tout au tout. Il commence à prendre goût à la vie de fortuné, mais il ne s'imaginait sans doute pas vivre dans une nouvelle ère "Big Brother" (1984 de George Orwell n'est plus très loin). Les valeurs du HSE sont en effet surveillés 24 heures sur 24 par leurs actionnaires qui traquent les moindres détails de leur vie. Par conséquent, Félix doit sans cesse améliorer ses performances dans son travail qui occupent déjà tout son esprit, et faire face à leurs représentants lors des réunions d'approbation de gestion, où il est examiné de la tête aux pieds. Même sa vie privée est scrutée sous tous les angles. Félix parviendra t-il à gérer sa nouvelle vie ? Les actionnaires lui demandent des tâches de plus en plus délicates (licencier à tour de bras), et commencent à s'occuper d'un peu trop près de sa vie sentimentale. Il souhaiterait en effet épouser la charmante Rachel avec qui il attend un enfant, mais elle n'est pas cotée donc une telle union est impossible. Pour ne rien arranger, son mentor Simon lui en demande encore plus au bureau. Un second marché va être ouvert avec des inconnus, et Félix doit en assurer le leadership. Alors qu'une présentation doit avoir lieu en direct à la télévision, Félix doit porter haut les espoirs de la population, mais rien ne va se passer comme prévu ...

L'univers imaginé par Dorison paraît à la fois si proche et si éloigné de notre quotidien, surtout à une époque où la crise économique de 2008 est encore dans tous les esprits. Le style graphique contre-balance quelque peu la difficulté du récit, avec un trait assez précis, et des couleurs vives qui dominent, ce qui permet d'alléger l'angoisse provoquée dans cette bande dessinée. Notons que ce troisième tome conclut la série dans un épilogue finalement assez logique et très pessimiste. La dernière page propose un dessin pleine page très marquant. Finalement, le véritable héros de la saga, c'était Simon, un manipulateur hors pair ...