Veil est une mini-série en cinq épisodes, tous réunis dans cet ouvrage publié chez Delcourt. Dans un local souterrain abandonné (sauf par les rats), une jeune femme nue reprend conscience mais ignore qui elle est, d'où elle vient, et comment a t-elle pu se retrouver dans cet état. Elle démarque en pleine ville, dans le quartier chaud pour ne rien arranger, et attire forcément l'attention des hommes. L'un d'entre eux aimerait bien profiter de ses faveurs, mais un autre homme nommé Dante s'interpose et l'a prend sous son aile. Il finit par la ramener chez lui et la jeune femme dit s'appeler Veil, mais cette dernière s'exprime bizarrement, comme si elle apprenait le langage en temps réel. L'enfer de Dante (!) va bientôt débuter lorsque d'obscurs protagonistes se lancent à la recherche de Veil, un personnage qui est en réalité un démon qui démembre les hommes avant de s'en nourrir. La couverture est d'ailleurs assez explicite et l'intrigue signé Greg Rucka, réputé pour ses polars, affiche un bon rythme et une part de surnaturel assumé. Veil est accompagnée en permanence par un rat qui sera son familier.

Difficile pourtant d'être sensible au sort réservé aux victimes de Veil, les individus croisés étant moralement très ambigus. Ils veulent s'approprier Veil pour en faire leur esclave et exécuter leurs basses besognes. Le dessin signé Toni Fejzula joue avec les couleurs, et traduit très bien le changement d'ambiance du comics, qui passe très rapidement du calme à l'horreur, en passant par des visions psychédéliques totalement décalés. Ce volume débouche sur un épilogue très ouvert, signe qu'une suite pourrait peut être voir le jour.