Rouge Eclipse (Uchuu o Kakeru Yodaka) est une série en trois tomes initialement publiée aux éditions Shueisha. Ayumi Kohinata, lycéenne ordinaire, est très heureuse depuis que son ami Shiro, qu'elle aime depuis l'enfance, lui a enfin demandé de sortir avec elle. Tout pourrait aller pour le mieux, sauf que la jeune fille reçoit un appel mystérieux de l'une de ses camarades de classe. Alors que la lune vire au rouge sang pour cause d'éclipse, Zenko se suicide sous les yeux d'Ayumi ! L'adolescente n'a pas le temps de réagir et tombe dans les vapes. A son réveil à l'hôpital, Ayumi n'est plus dans son corps, mais dans celui de Zenko ?! Comment cela est-il possible et qu'a t-on bien pu faire de son enveloppe charnelle ? Rouge Eclipse est un shojo qui débute de manière assez classique avant de prendre une tournure surnaturelle inattendue. La belle et innocente Ayumi se retrouve dans le corps de la moins gâtée par la nature Zenko, ce qui va profondément affecté sa vie et ses relations sociales. Elle pourra heureusement compter sur le soutien de Kaga, qui a découvert sa réelle identité, mais l'héroïne sait qu'elle ne pourra normalement pas retrouver sa véritable apparence. Durant l'intrigue, Ayumi va essayer de comprendre ce qui s'est passé et surtout de faire comprendre à son entourage qu'elle n’est plus dans son corps. Un postulat qui rappelle quelque peu la série Dans l'intimité de Marie (également chez Akata) ainsi que la série télé Drop Dead Diva où une bimbo se retrouvait dans le corps d'une avocate très ronde.

Dans ce nouveau tome, la dernière Lune Rouge a eu des conséquences terribles. Kaga se retrouve dans le corps de Mizutomo, et inversement. Pourtant, un moyen pour chacun de retourner dans sa véritable enveloppe charnelle semble exister, avant que le phénomène de la Lune Rouge ne disparaisse pour de bon. Uminé est quant à elle toujours dans le corps d'Ayumi, et se rend compte qu'elle a du mal à dialoguer avec Shirô du fait qu'elle a toujours détester Kaga. Le scénario interroge sur la beauté intérieure souvent mise en contradiction avec l'apparence physique, et les rapports avec certains personnages vont beaucoup évoluer, surtout quand la famille s'en mêle. Le dessin de Shiki Kawabata, dont il s'agit de la première série en France, affiche un style très réussi, avec des personnages aux traits plutôt réalistes et bien proportionnés. L'ambiance est un peu sombre, mais cela demeure malgré tout un shojo. Si les choses se règlent de manière un peu tirée par les cheveux, les problématiques importantes abordées par la mangaka auront touché. A noter en fin d'ouvrage quelques pages bonus expliquant certains jeux de mots sur les noms des personnages