Il y a bien longtemps, les hommes avaient construit un château qu'ils avaient transformé en ferme. Puis un jour, les hommes sont partis et les animaux ont du apprendre à se débrouiller seul au sein de la bâtisse reculée. Devenus libres, les animaux ont décidé de transformer leur terre en République, un projet aujourd'hui bouleversé par le tyrannique président Silvio, un taureau colérique qui est un ardent militant de la loi du plus fort et qui dirige le "pays" avec sa milice de chiens. Chaque habitant doit travailler dur pour la communauté et est payé seulement une misère. Miss Bangalore (alias Miss B pour les intimes) veut plus que tout protéger ses deux petits et personne ne veut faire de vagues, les quelques tentatives de rébellion se sont toutes terminées par des bains de sang ou des exécutions publiques. Pourtant, l'arrivée d'Azélar, un rat à lunettes qui dirige un petit théâtre de marionnettes ambulant, va apporter un nouvel espoir aux animaux, à commencer par Miss B et César, un lapin gigolo.

Premier tome d'une série prévue en quatre volumes, Le Château des animaux est une version repensée de l'ouvrage La Ferme des animaux de George Orwell (1945). Une déclinaison où la non-violence essaie de prendre le dessus sur le chaos et Dorison va trouver des figures historiques du XXème siècle pour mettre toute cette mécanique en marche. Les dessins de Félix Delep sont de toute beauté, offrant un trait particulièrement fin et un univers fort distrayant (l'auteur se destinait à l'animation) offrant une galerie de personnages très réussis et une mises en couleurs particulièrement délicate. De quoi livre un graphisme somptueux nous transportant littéralement dans cette fable tragique.