Aposimz est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu neuf tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Dans un futur très lointain, le corps céleste artificiel Aposimz, d'un diamètre de 200.000 kilomètres, a tout d'une terre glaciaire et post-apocalyptique. Pourtant, son espace central est recouvert d'une super-structure où l'homme a longtemps vécu. Il y a cinquante siècles, un violent conflit a éclaté entre deux factions et les personnes qui ont perdu la guerre ont également perdu le droit de résider légitimement à Aposimz. Les survivants se sont réfugiés sur la surface extrêmement froide de l'astre, faisant face à la propagation d'une étonnante maladie transformant les êtres en créatures biomécaniques et aux automates agressifs qui apparaissent fréquemment au niveau des ruines. Pourtant, malgré tout, les habitants ont réussi à s'adapter à la rigueur climat et les générations ont fini par se succéder. Depuis le tome deux, Essro est devenu une marionnette régulière suite à sa contamination par le terrible virus. S'il a perdu une part de son humanité, il a gagné un pouvoir surhumain. Guidé par la mystérieuse Titania, une automate en guerre contre l'Empire, Essro sillonne un monde glacial avec comme seul mantra la vengeance.

"Aposimz - La planète des marionnettes" est une série à la parution toujours aussi lente, car le septième volume a de nouveau mis neuf mois à arriver en France. Et après les péripéties pleines d'action des précédents, les choses se calment un peu. L'Empire de Revidor a réprimé la révolte du roi Kajiwan et la véritable Église centrale doit se retirer dans la clandestinité. L'empereur est lui aussi retourné dans son empire pour préparer un nouveau coup. Pendant ce temps, Essro s'est suffisamment remis de ses blessures pour pouvoir repartir avec ses compagnons Titania et Keesha afin d'affronter les ennemis sur leur propre territoire. Mais ils savent qu'un long et dangereux chemin les attend à travers l'Empire. Comme toujours, Tsutomi Nihei alterne les chapitres où l'action est un peu plus présente et ceux où il laisse la place à l'atmosphère et à l'arrière-plan. Le fil conducteur est bien sûr le voyage des héros dans le territoire de l'ennemi. Ils savent très bien qu'ils doivent être particulièrement vigilants pour ne pas se trahir. Cependant, ils sont également prêts à utiliser leurs compétences lorsque les gens ont besoin de leur aide parce qu'ils sont attaqués. Ils en apprennent ainsi davantage sur l'Empire, tout en s'efforçant de ne rien révéler eux-mêmes. Pendant ce temps, l'empereur semble avoir ses propres plans pour l'avenir, comme le montrent ses scènes. Il devient donc de plus en plus urgent pour Essro d'atteindre son objectif et de demander des comptes à l'ennemi si l'on ne veut pas que le monde meure. Cela est présenté dans des images sobres et froides, avec le langage typique de l'artiste, qui ne fait volontairement que suggérer mais ne dit pas grand-chose. Les personnages et leur environnement sont donc toujours plutôt taciturnes, contrairement à d'autres histoires.