L'artiste Anthony McCoy (Yahya Abdul-Mateen II) et la galeriste Brianna Cartwright (Teyonah Parris) ont récemment emménagé dans le quartier gentrifié de Cabrini-Green à Chicago. Lorsque le frère de Brianna, Troy (Nathan Stewart-Jarrett), leur raconte que dans le quartier, une doctorante, Helen Lyle, a jadis découvert l'histoire du Candyman et aurait enlevé un bébé avant de mourir dans un incendie, Anthony commence à s'intéresser à l'arrière-plan. Par l'intermédiaire de William Burke (Colman Domingo), un propriétaire de laverie automatique établi de longue date, Anthony apprend plus de détails sur le Candyman et s'en inspire pour son travail artistique. Mais des meurtres surviennent ensuite régulièrement dans son entourage. Anthony a-t-il réveillé une vieille malédiction ?

Le film d'horreur "Candyman" (1992) de Bernard Rose, basé sur la nouvelle "The Forbidden" de Clive Barker, est considéré à juste titre comme un classique moderne du genre. En 1995 et 1999, deux suites plus faibles ont suivi, dans lesquelles Tony Todd incarnait à nouveau le personnage-titre menaçant à la main crochue. "Candyman" de Nia DaCosta renoue aujourd'hui habilement avec l'original. Il s'agit seulement du deuxième long-métrage de la réalisatrice après le drame indépendant "Little Woods" (2018) - mais elle fait déjà preuve ici d'une impressionnante souveraineté dans la mise en scène, ce qui confère à l'œuvre de nombreux moments de tension et des images originales. Le scénario, que DaCosta a rédigé en collaboration avec Jordan Peele ("Get Out") et Win Rosenfeld, reprend et approfondit de nombreux motifs du film des années 1990. Il n'en résulte pas seulement une actualisation habituelle de thèmes tels que la gentrification et le racisme structurel, mais en fait une poursuite très intelligente de la réflexion. Dans le dernier tiers, certains aspects ne sont pas forcément traités de manière trop subtile ; néanmoins, "Candyman" est, à l'instar des contributions de Peele au genre, une déclaration politique extrêmement forte. La réalisation audiovisuelle de l'intrigue est un régal pour les fans de cinéma d'épouvante. DaCosta rend hommage à l'œuvre de Bernard Rose - en faisant jouer à Todd et Vanessa Williams leurs rôles d'antan - tout en trouvant sa propre signature. Les buanderies, les galeries d'art ou les ascenseurs deviennent des lieux inquiétants ; les scènes du passé sont représentées de manière inventive sous forme de silhouettes. Le casting est également réussi. Du duo central Yahya Abdul-Mateen II ("Aquaman") et Teyonah Parris ("Chi-Raq") jusqu'au personnel secondaire, tous fournissent des prestations dignes d'intérêt.