1506 après Kmaresh. La Muraille qui abrite les Nors, descendants de Néandertal, est plus fermée que jamais. Les terribles Guérisseuses ont détrôné la Reine Gasgar ainsi que son Sapiens d'époux, Timoléon, et ont conclu un marché juteux avec le Prince du Dombrak : une grande quantité de joyaux, en échange du privilège personnel de chasser le gros gibier sur les terres des Nors. Mais les Guérisseuses sont loin d'être sereines : Brumel, fille métisse de Gasgar et de Timoléon, est en fuite.

Chouette chouette la suite du Megafauna récompensé par plusieurs titres mérités en 2021 ! Avant de se délecter du tome 2, nous préconisons de bien relire le premier pour reprendre le cours de l’histoire. Car ici, comme rarement dans la bande dessinée, nous sommes dans une uchronie décrite façon « livre d’histoire » relatant les modes de vie de ces espèces visiblement proches de l’homo sapiens. Les mœurs, les coutumes, les croyances et pratiques amoureuses sont ici déployées pour servir un récit audacieux qui a du nécessiter un sacré travail pour l’auteur. Au gré de la fuite de la fille du roi disparu et du compère de ce dernier nous passons d’une espèce à l’autre avec toujours la même curiosité. Nous avons un peu pensé à « Game of Thrones » et ses différents royaumes (une inspiration pour l’auteur ?) et cependant il faut reconnaître qu’à part cette pensée l’univers dans lequel nous embarque l’auteur est sans comparaison, d’une originalité et d’une inventivité vraiment uniques. Sans compter le récit réellement bien ficelé et qui nous tient non pas en haleine pour nous mettre sous pression, mais plutôt sur un mode découverte avec moult rebondissements. Une bande dessinée qui prend son temps pour nous emmener dans un univers qui pourrait être celui d’une sœur jumelle de la Terre. C’est vraiment inventif, parfois philosophique, jamais mièvre ou naïf. La meilleure BD de ce début d’année à mes yeux. Bravo Nicolas !