Marqué par des années de prison, Djo, livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui vient de fuir le conflit ivoirien débarque chez eux avec ses trois enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à leur trouver un local. Mais face à la demande croissante et dans la perspective d’offrir une vie décente à sa fille, Djo bascule et devient marchand de sommeil.

Un film qui montre une réalité crue: celle du mal logement en France et les maux qu'il engendre. Comme dans la vraie vie, il n'y a pas (toujours) de happy end. Juste la vraie vie de vraies personnes qui galèrent, sont baladées de foyers en foyers, de logements précaires en squats de galère. Le début du film peut surprendre (des séquences du JT qui nous plongent au cœur du conflit ivoirien) mais la tension du film monte crescendo, le propos est politique. Ce film est un plaidoyer contre le mal logement tout autant qu'il est une fresque sociétale (le logement, la solidarité, la famille, les parents solo, la réinsertion...). L'abbé Pierre en serait certainement fier. Et sans doute aussi en colère contre cette France qui refuse de faire du logement une urgence. Les acteurs (aussi bien les enfants que les adultes) sont à la hauteur du film: remarquables! avec un coup de cœur pour Moussa Mansaly. Il donne corps à son personnage et réussit à en montrer toute la complexité. À noter la présence et la justesse d'Aïssa Maïga, Ophélie Bau  et de Benoît Magimel.