Dans Les Carolingiens on ouvre sur la mort de Pépin le Bref : Ses deux fils Charles et son frère Carloman sont donc nommés co-rois des Francs. Tandis que leur mère Berthe complote pour éliminer Himiltrude l'amour de jeunesse de Charles, Carloman se passionne pour son club de figurines de wargaming. Une chronique presque rigoureusement historique où vous aurez le plaisir de croiser le preux Roland, la fière Berthe aux grands pieds et le jeune Carloman, mais aussi la moderne Himiltrude, Rortrude de Metz l’empoisonneuse, Loup II de Vasconie le pâtre poète et bien d’autres dans des aventures drolatiques et colorées.

Apres son excellent Muertos (allégorie sociale d'un Mexique d'hidalgos pris d'assaut par des péons zombies), Pierre Place revient avec un album beaucoup plus léger sur les débuts de la dynastie carolingienne. Partant de situations historiques, l'artiste dévie dans la gaudriole avec des cocasseries, des anachronismes rigolos et de l'humour potache. Graphiquement, c'est très fort : Place est un dessinateur normalement avec un style réaliste et un grand sens du détail. Ici il utilise des angles de caméra semblables à ceux d'un film. Ses mimiques sont éloquentes. Dans l'ensemble, cette bande dessinée sympathique nous a agréablement surpris : une histoire royale dans un décor original, basé sur l'histoire et la culture française. L'œuvre d'art belle compense le scénario quelque peu cliquetant.