Un alibi est un mode de défense d'une personne soupçonnée d'un crime ou délit, pouvant aller du vol de bonbons au meurtre avec préméditation. Autour de ce thème, 15 auteurs d'exception usent de leurs meilleurs arguments pour détourner tout soupçon d'un coupable, faire plonger un innocent ou au contraire défaire un criminel tentant d'échapper à une accusation méritée.

Cet album comporte en réalité dix courtes nouvelles. La première "Alibi en rouge" (Richard Guérineau) se déroule dans le Sud des États-Unis, alors que le Grand Méchant Loup se fait pendre pour ses présumés crimes par des individus racistes. Quelqu'un a décidé de le venger, le petit chaperon rouge local. "Mon cadavre pour alibi" (Jack Manini) s'intéresse quant à lui à une histoire de jumeaux à la fois très semblable mais aussi trop différent, il est donc facile de deviner la suite des événements. Dans "S.O.S. Alibi (Laurent Astier, Xavier Bétaucourt), la trame rappelle quelque peu le film Alibi.com. Vous avez besoin d'un alibi ? Appelez le service dès que possible. La maîtresse est trop impatiente pour que le plan annoncé fonctionne. Dans "Un ami sur qui compter" (Olivier Berlion), deux possibilités de résolution d'un problème apparaissent dès la première page, le reste n'est que remplissage hélas. "Salut, je dois partir" (Jimmy Beaulieu) est certainement le meilleur exercice scénaristique de tout l'ouvrage mais aussi le moins abouti visuellement. "Champion" (Thierry Robin) est sans doute le récit le moins crédible du livre, car il s'inscrit dans des circonstances abracadabrantesques mais vérifiables, alors que le rendu des flashback n'est pas très joli. "Contre tout alibi" (Laurent Galandon et Benoît Blary) met un vieux couple qui en a assez l'un de l'autre. Il va falloir agir pour se débarrasser de l'être aimé. "Dernière tournée" (Étienne Le Roux et Vincent Froissard) nous entraîne sur l'enquête du meurtre d'un clown détestable dans un polar très classique. "Troubles de voisinage" (Séverine Lambour et Benoît Springer) s'intéresse à des problèmes de copropriété (qui n'en a pas ?) , mais leur résolution est poussé à l'extrême ! Enfin dans "L'œil était dans la tombe" (Jeanne Puchol), le paradis apparaît très surcoté. Dans ce recueil, nous retrouvons la définition d'un alibi pour ces quinze auteurs, dans une mise en pratique originale.