This Monster Wants to Eat Me (Watashi o Tabetai, Hitodenashi) est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu huit tomes à ce jour aux éditions ASCII Media Works. « Je suis venue pour te manger », dit doucement la sirène Shiori en sortant de la mer et en prenant la lycéenne Hinako par la main. Hinako vit seule dans une ville au bord de la mer et possède un corps exceptionnellement délicieux qui est irrésistible pour les monstres des environs. Pour s'assurer qu'elle grandisse dans les meilleures conditions, Shiori cherche à protéger Hinako, tout cela pour qu'un jour, elle puisse la dévorer jusqu'au bout. Que deviendront les sentiments d'Hinako alors que cette mort injuste se rapproche d'elle... ?

Hinako passe ses journées à espérer une fin à sa misère, qui semble proche lorsqu'elle croise le chemin de la mystérieuse Shiori. En tant que sirène, Shiori trouve Hinako délicieuse et est prête à donner un nouveau sens à l'expression « mourir de faim » après s'être assurée que Hinako est aussi, euh, savoureuse que possible. Pourquoi sortir avec un aquarium quand on peut sortir avec l'aquarium ? Enfin, un titre yuri avec un peu plus à mâcher ! Les gags boiteux mis à part, c'est un changement de rythme vraiment bienvenu par rapport à ce que l'on voit habituellement dans le genre. C'est un titre d'horreur complet ; l'histoire de Hinako est tragique et horrible et la métaphore de la noyade est peut-être très épaisse, mais l'art le vend avec des visuels époustouflants (tout est aussi très Neo Nakatani-esque). L'uniforme d'Hinako est un design fantastique et sa peau délicieuse la rend incroyablement attirante, dans un sens gastronomique, pour chaque créature hideuse qui se cache là-bas. Il y a un tas de sang à quelques moments et de vrais moments désagréables - la première attaque de monstre est merveilleusement effrayante. Quel que soit le manque de profondeur, il est compensé par une atmosphère pure. En dehors du désir déclaré de Shiori de dévorer Hinako, nous n'obtenons pas beaucoup de progrès en termes de relation. Shiori est autoritaire et Hinako est toujours enveloppée dans le traumatisme de son passé, donc elles ne bougent pas trop de cap. Nous avons aimé la façon dont l'histoire dépeint le SSPT d'Hinako ; elle ne va pas bien et ne fait que le minimum d'efforts pour exister. Comment cela se termine-t-il ? Eh bien, c'est une bonne question. Nous pouvons anticiper une fin heureuse ou mauvaise, selon l'humeur. Hinako a besoin de « mûrir », mais nous n'avons visiblement aucune indication du moment où cela pourrait réellement se produire. Il y a aussi beaucoup d'ambiance et pas beaucoup d'intrigue. La meilleure amie d'Hinako a soit un énorme béguin pour elle, soit elle est jalouse que son amie traîne avec quelqu'un d'autre, soit secrètement un monstre qui joue le jeu à long terme. Elle apporte un peu de soulagement comique dans une histoire qui en a besoin, il faut l'admettre. En gros, cela pose des bases et laisse entrevoir des mystères et des frissons à venir et cela y parvient grâce à son caractère unique et à l'ambiance maussade, ce qui est un changement de rythme bienvenu pour un yuri. Cela évouque un peu une version gay de Mieruko-chan et cela convient parfaitement. Enfin, ce titre est particulièrement percutant car il peut facilement faire référence à la fois à Shiori elle-même, ou au désespoir intense qui enveloppe Hinako. Ce n'est peut-être pas intentionnel, mais c'est une sacrée chose si ce n'est pas le cas. Le manga est disponible sur Anime Store.