1989. Le jeune Mohamed a 13 ans et vit encore en Cisjordanie. En sortant de l'école, l'adolescent se retrouve pris dans une manifestation pour la libération de la Palestine, un sujet qui l'intéresse bien qu'il ne soit pas du tout militant. Après quelques jets de pierre, la police Israélienne lance une rafle et Moh se retrouve jeté en prison, une cagoule sur la tête. Son sort est déjà joué d'avance lorsqu'il passera devant le tribunal : huit mois de détention. La vie de Moh a brutalement basculé alors qu'il s'est retrouvé simplement un jour au mauvais endroit. Cette incarcération lui permet de s'interroger sur le conflit israélo-palestinien et signe surtout une conversion politique pour sa victime. Moh ne sera plus le même en sortant de prison, de nombreuses organisations (religieuses ou non) chercheront à l'enrôler sans succès. Il finit par s'engager dans une organisation marxiste-léniniste, ce qui lui vaudra fatalement à retourner tôt ou tard en prison.

Cet ouvrage, tiré d'une histoire vraie, est un témoignage sincère d'un conflit qui semble insolvable et il marque un véritable basculement pour sa victime. S'il avait été libéré tout de suite de prison, Moh aurait sans doute été abasourdi par son arrestation mais aurait repris une vie d'ado banale, venant d'une famille de professeurs sans histoire. Mais ce séjour forcé de huit mois éveillera en lui une conscience militante, qui heureusement grâce aux études, vont lui éviter toute forme de radicalisation. Moh mentionne qu'il cultive son jardin entre Orient et Occident. Il vit désormais en France où il est chercheur. Côté dessin, le trait est vif, assez sobre contrairement à la thématique abordée.