Il était une fois.

Dans des années 1920 alternatives pleines d'animaux anthropomorphes, nous plongeons dans une histoire policière qui suit les canons classiques. Plongeons dans les rues sombres et blanchâtres de Clawville où nous aiderons Sonny Featherland et Marty MacChicken à résoudre une mystérieuse affaire élaborée par The Wild Gentlemen. Santino "Sonny" Featherland, un flic coq à quatre mois de la retraite, reçoit un dossier singulier qui est liée à son passé romantique. Cela l'amènera à reprendre contact avec son ancien partenaire de crime Marty McChicken, qui formaient ensemble les Crestectives, un duo de policiers tombé en disgrâce avec le temps. Maintenant, une nouvelle affaire les remet sur la scène. Il s'agit d'un roman visuel, ce qui implique une forte concentration sur la narration, et nous sommes heureux de dire qu'elle est plus que réussie. Les Wild Gentlemen n'ont pas seulement construit une histoire solide et excellente dans le genre thriller, mais ils ont aussi construit un fond solide du monde qu'ils ont construit pour développer l'intrigue : un monde fantastique appelé Natura, avec ses pays, villes et cultures fictives, avec beaucoup d'annotations et de descriptions de personnages, d'événements, de lieux... ils ont construit un monde solide et crédible avec sa propre culture et sa propre religion, pour résumer brièvement avec des parallèles très intéressants entre notre monde et cette mythologie créée pour le jeu.

Comme dans tout roman visuel, l'interaction du joueur se limite à l'utilisation du curseur à l'écran. Dans une perspective à la première personne et sans avoir besoin de se déplacer, dans un scénario fixe, nous pouvons interagir avec les objets, les personnages et les éléments du scénario. Tous avec des descriptions détaillées. De plus, en tant que détective de la police de Clawville, nous devrons également effectuer de multiples interrogatoires de suspects et, de manière similaire à L.A. Noire mais plus élaborée à mon avis, nous aurons différents dialogues pour choisir le plus approprié à la situation en fonction du suspect. Notre tâche lors des interrogatoires est de maintenir un niveau de stress modéré sur le suspect. Il faut pousser le suspect à bout, mais sans en faire trop. Si nous en faisons trop et que nous perdons la "confiance" du suspect, nous obtiendrons un mauvais score ou si, au contraire, nous parvenons à effectuer tout l'interrogatoire sans commettre d'erreurs dans les questions que nous posons, nous obtiendrons un score parfait de cinq étoiles. Il existe différentes bifurcations, et ce que nous réalisons ou non dans ces interrogations intéressantes détermine également l'une des nombreuses fins auxquelles nous parviendrons. La mémorisation des données précédentes, ainsi que de ce que nous avons découvert en explorant les scénarios, sera vitale dans ces moments de tension.

Une réalisation efficace.

Techniquement, il s'agit d'un jeu qui ne nécessite pas d'énergie pour le déplacer étant donné sa condition de roman graphique : des scénarios statiques qui ressemblent à des photographies avec des éléments lumineux et des personnages de ces scénarios animés. L'animation est juste ce qu'il faut et nécessaire pour les scènes en notant qu'il ne s'agit pas d'un jeu triple A mais qui fait plus que remplir sa mission. Toutes les scènes sont enveloppées dans un noir et blanc imitant le genre noir à l'exception de quelques éléments en couleur rappelant Sin City de Frank Miller. Les personnages ont été modélisés de manière très originale, en utilisant des acteurs réels en chair et en os et en leur appliquant ensuite des têtes d'animaux pour donner naissance aux personnages anthropomorphes de Clawville, qui ne sont pas sans rappeler les dessins de J. J. Grandville. La bande sonore a des tonalités de jazz et de blues pour mettre l'ambiance parfaitement avec ce qui nous entoure et des détails particuliers au doublage anglais qui est d'une qualité plus que remarquable, notant le professionnalisme des acteurs qui donnent vie aux personnages du jeu.

Les dialogues sont très bien écrits et le développement des personnages est excellent, toujours avec une touche d'humour. L'alchimie entre Sonny et Marty fonctionne parfaitement et ils forment un duo très agréable à jouer, les fixations de Marty pour les femmes et les armes mises à part.  Les textes sont en parfait français et on note le travail de localisation consistant à traduire certains jeux de mots dans la langue de Molière. En bref, sur le plan audiovisuel, c'est superbe. Ils ont construit un excellent cadre noir dont la qualité n'est pas enviable à des titres comme L.A. Noire. Huit heures de dialogues enregistrés, des centaines de lignes de codex décrivant les événements, les personnages, les lieux, les pays, la religion, la politique, etc. ; interrogatoires, scénario, bande sonore. Le tout est d'un niveau très élevé tout en proposant un prix de vente très correct (une vingtaine d'euros pour cette version boîte).