Bobby (Billy Eichner) vit à New York et travaille comme auteur, podcasteur et conservateur d'un musée LGBTQ+. Il est célibataire en permanence et a des rendez-vous sexuels de temps en temps. Lorsqu'il rencontre Aaron (Luke Macfarlane), avocat spécialisé dans les successions, aucune relation sérieuse ne semble envisageable non plus - d'autant plus qu'Aaron est aussi réticent à s'engager que lui. Mais au fil du temps, les deux hommes développent des sentiments plus profonds l'un pour l'autre.

Billy Eichner, l'acteur principal de "Bros", s'est associé au réalisateur Nicholas Stoller ("Sans Sarah rien ne va", "Bad Neighbors") pour écrire ensemble le scénario de la (prétendue) première romcom gay d'un grand studio hollywoodien. Ils ont été soutenus par le producteur Judd Apatow ("Superbad"). Reste à savoir si l'œuvre est vraiment aussi révolutionnaire que le prétend la campagne de marketing ou si d'autres films comme "In & Out" (1997) ou "Love, Simon" (2018) n'ont pas déjà fait œuvre de pionnier en la matière. Quoi qu'il en soit, il s'agit ici d'une comédie divertissante qui mise sur différents niveaux méta et sur des dialogues riches en humour. Ainsi, lors d'une réunion, le protagoniste Bobby se voit demander par un producteur s'il ne pourrait pas écrire une jolie comédie romantique gay pour démontrer au monde que les gays sont "tout à fait normaux". Une gentillesse et une inoffensivité recherchées sont pourtant précisément ce que ce film ne cherche heureusement pas à atteindre : Bobby et son entourage queer ont beaucoup de coins et de recoins. La vie sexuelle et les rencontres gays à Manhattan sont saisies avec autodérision ; il y a de nombreuses allusions à la culture queer, aux applications, aux films et aux séries. A cela s'ajoutent les caméos d'icônes comme Harvey Fierstein ("Mrs. Doubtfire"). Comme Bobby travaille dans un musée consacré à l'histoire LGBTQ+, l'histoire queer avec toutes ses expériences de discrimination et ses luttes est toujours prise en compte. Sur le plan de la mise en scène, "Bros" évolue dans des voies assez conventionnelles. Les moments forts sont donc surtout les joutes verbales entre les personnages, surtout au sein du conseil d'administration du musée. Le film est presque entièrement interprété par des acteurs queer et donne par exemple à la sous-estimée Amanda Bearse ("Mariés, deux enfants") une tribune pour son talent de comédienne.