Il y a bien longtemps dans la mythologie grecque, Alcyoné, fille d'Eole, et Céyx, fils de l'Astre du matin, formaient un couple si parfait que les Dieux eux-mêmes en deviendront jaloux. En guise de représailles, Zeus et Héra ont transformé les tourtereaux en oiseaux, obligés de construire leurs nids au bord de mer qui seront cesse détruits par les vagues. Dans sa bienveillance, Zeus calme les flots deux fois par an, une fois avant le solstice d'hiver, une autre fois après. Pendant cette période d'accalmie (sept jours), l'alcyon (qui désigne le nom que donnaient les anciens à un oiseau de mer encore très connu de nos jours : le martin-pêcheur) peut couver ses œufs en paix. Cet aparté historique mis à part, cette bande dessinée débute par le mariage entre Cadmos, roi fondateur de Thèbes et Harmonie, nièce du dieu du feu, des volcans et des forges. L'oncle d'Harmonie lui forge un collier si extraordinaire que "ni le soleil, ni la mort ne pourront la dévisager sans se courber". Bien évidemment, le collier est maudit, et voici le début d'un nouveau conflit entre la ville de Corinthe et de Sicyone. Bien des années plus tard, Alcyon et Phoebe décident de partir à la recherche du collier d’Harmonie pour rétablir la paix. Aidé de Kirilos, un jeune Sparte, les deux amis traverseront la mer Égée, l'Asie Mineure et des endroits où vivent encore nymphes et monstres marins ...

Ce premier tome d'Alycon affiche un récit très développé. Le fait de l'insérer dans la période antique permet de s'approprier les repères géographiques, mais également de découvrir la vie à cet époque. Même avec de vagues souvenirs de la mythologie grecque, on imagine aisément ce qui va être la suite des aventures des héros. Le tout est porté par un dessin au stylet réaliste, et des personnages extrêmement expressifs. Les décors sont assez discrets car la plupart des séquences se déroulent dans des lieux clos ou bien à vive allure.