Seuls nous dresse le portrait de cinq enfants au cœur de notre vieille Europe, à Fortville. Il y a d'abord Yvan 9 ans, l'artiste rigolo mais terriblement lâche. Leïla 12 ans, faisant toujours preuve d"optimiste. Camille 8 ans est très naïve mais aussi moralisatrice, tandis que Terry 5 ans et demi est un enfant très turbulent. Dodji, 10 ans est le personnage central de notre intrigue. Quel est le point commun entre ces cinq enfants ? Dans une ville dont les habitants ont mystérieusement disparu, ils vont devoir apprendre à se débrouiller seul. A la fin du premier cycle, nous avons découvert que les cinq enfants sont en réalité morts et errent désormais dans les limbes. Chacun d'entre eux réagit de manière différente à cette nouvelle. Toutefois, Saul, leur ennemi de toujours, a des visées beaucoup plus pragmatiques et tente, avec les gamins de son clan, de s'approprier un maximum de quartiers de la ville. Quelqu'un semble tirer les ficelles en coulisses, et certains enfants disposent de pouvoirs plutôt inquiétants.

Dans ce dixième album, qui ouvre le troisième cycle, le jeune Terry et son copain le Maître des couteaux ont trouvé refuge dans un énorme Salon du jouet. Terry a une illumination, il va tenter de construire une machine à démourir, afin de retourner dans le monde des vivants. Mais Camille a offert au Maître des couteaux un drôle de cadeau, provoquant une montée de tension chez ce dernier. Terry être sa prochaine victime. Pendant ce temps, Dodji est une nouvelle fois manipulé par le Maître Fou, et finit dans une salle secrète échappant à toute réalité. La situation est beaucoup plus apaisé pour Yvan, qui se retrouve dans la maison de vacances familiale, au bord de la mer. Sous un temps pluvieux, il va tenter de rejoindre la ville de Néo-Salem en vélo. Quant à Leïla, elle a été placée dans un sommeil éternel, afin d'éviter le retour du chef des forces du mal. Cet épisode ne fait pas beaucoup avancer l'intrigue mais il a le mérite de détendre, notamment par les très bons dialogues de Fabien Vehlmann. On s'attache au destin des personnages, qui apparaissent étrangement plus matures malgré leur "état", tandis que le dessin de Gazzotti sont toujours magnifiquement réalisés.