En 1891, Gauguin fête son départ pour Tahiti. Il souhaite y séjourner une certaine période pour partir à la recherche de couleurs venues d’un autre temps. Il reviendra avec des tableaux magnifiques aux ambiances éclatantes et empreints du rêve d’un âge d’or primitif. Fabrizio Dori s'intéresse à la fin de vie de l'artiste, sa période la plus prolifique. L'auteur s'amuse à broder une vie aventureuse autour des éléments connus de la vie de Gauguin. On sait qu’il était un artiste exigeant, qu’il était marié, qu’il plaisait aux femmes et vice versa, qu’il aimait les rencontres et le voyage. Mais il y a encore tant de choses que l’on ignore sur lui. Ruiné, Gauguin s'embarqua pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès est assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau.

Le changement régulier de personnages et de décors, donne un côté imprévisible à l'ensemble teinté d'onirisme, de mythologie polynésienne et de couleurs telles que Gauguin percevait ce monde où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions tropicales, d'abord à Tahiti puis dans les îles Marquises. Il ne rentrera en France qu'une seule fois. Les caractéristiques essentielles de sa peinture ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. À Tahiti, il fait d'ailleurs la connaissance de Téhura, jeune tahitienne âgée de treize ans, qui devient son modèle.