L'action de Locke & Key nous emmène dans la ville de Lovecraft, Massachusetts, plus précisément dans la résidence de vacances de la famille de Tyler, Kinsey et Bode Locke, frères survivants d'une tragédie terrible. Il y a quelques temps, la famille Locke a été agressée dans sa propre maison par des camarades de Tyler et les adolescents n'ont rien pu faire pour empêcher le viol de leur mère et le meurtre de leur père. Mais le vrai danger, comme le découvriront nos jeunes protagonistes, se trouve dans les recoins de "Keyhouse", un mystérieux manoir de la Nouvelle-Angleterre dans lequel se cachent une série de clés aux propriétés et pouvoirs étonnants au-delà de ce que peut concevoir l'esprit humain. Ce deuxième volume (d'une série de six) débute peu après le précédent. Après une mort choquante qui a fait naître des souvenirs du meurtre de leur père, Kinsey et Tyler Locke sont jetés dans des eaux émotionnelles troubles et se tournent vers leur nouvel ami, Zack Wells, pour obtenir son soutien, ne soupçonnant guère son sombre secret. Pendant ce temps, leur petit frère Bode met la main sur une clé au pouvoir insoupçonnable. Un pouvoir qui pourrait bien leur coûter la vie.

Il y a ici l’apparition de nouvelles clefs, complètement incroyables. Imaginez si vous pouviez ouvrir votre tête pour y introduire ce que vous voulez savoir. Ou ouvrir celle des autres, pour en retirer ce dont ils ne devraient pas se souvenir ? Et si vous pouviez devenir homme ou femme comme bon vous semble ? Passer d’un lieu à un autre via n’importe quelle porte ? On rencontre aussi de nouveaux personnages qui possèdent tous un secret, plus ou moins lourd de conséquences, c’est à vous de le découvrir. Le scénario est original et vraiment prenant. Le rythme ne permet pas de décrocher, et le texte est riche sans être lassant. Comme toujours, l’histoire passe trop vite, on voudrait que le volume continue.  Nous restons dans le même style graphique que pour le tome précédent. Les planches évitent le pastel, et c’est une bonne chose, les expressions des personnages sont très bien retranscrites dans le trait, toujours vif et bien découpé. La demeure de Keyhouse est toujours aussi agréable à visiter, et l’ambiance de ce manoir est vraiment sympathique, toujours ce petit côté victorien et poussiéreux, le tout servi par le talent incontesté de Gabriel Rodriguez. En revanche, le décor scolaire est bien moins agréable. Les personnages suivent l’évolution entamée dans le premier volume. Ainsi, passé le choc des premiers événements de la série, chacun cherche à se reconstruire. La mère, plus faible, semble être le maillon vulnérable du volume, mais elle n’est pas la seule. Quant au choix de Kinsey, peut-on vraiment retirer ça de sa tête sans danger ... ?