Réalisé par Phuttiphong Aroonpheng.
Près d’une côte où des réfugiés Rohingyas ont été retrouvés noyés, un jeune pêcheur thaïlandais trouve en pleine forêt un homme blessé et inconscient. Il lui porte secours et le soigne. L’étranger se révèle être muet. Il le nomme Thongchai et lui offre son amitié. Un jour, le pêcheur disparaît mystérieusement. Thongchai va peu à peu prendre sa place...
L'histoire de Manta Ray commence dans une forêt près d'un village côtier: un jeune pêcheur tombe sur un homme blessé et inconscient et décide de le sauver en le ramenant chez lui. Mais l'étranger ne parle pas. Ce n'est que le point de départ de Manta Ray, un film construit sur les silences et surtout les absences: ceux de milliers de Rohingyas fuyant la persécution. Le réalisateur présente le film comme suit: «il évoque et raconte les corps inconnus qui se noient dans la mer de Thaïlande et sont enterrés dans les profondeurs de la Terre : ce sont les corps de réfugiés Rohingyas, dont la voix reste lettre morte. Au contraire, cette voix ne doit pas disparaître ni être oubliée. Je l'ai enregistré, car je veux qu'il continue d'exister dans mon film. " Chaque année, des milliers de réfugiés Rohingyas sont contraints d'abandonner la Birmanie - officiellement la République de l'Union du Myanmar - parce qu'ils sont persécutés, et de s'aventurer en mer à la recherche d'une terre plus sûre qui puisse les accepter. Un voyage qui mène souvent à la mort, avec la découverte de cadavres noyés même sur les plages thaïlandaises.
VERDICT
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Manta Ray est un beau film, pas facile, qui mérite une chance et nécessite du courage. Les débuts du réalisateur thaïlandais Phuttiphong Aroonpheng, avec son Manta Ray, primé à Venise 2018, racontent avec une force poétique et une détermination politique précise une histoire d'identités déchirées, recomposées et peut-être, qui sait, perdues.