Réalisé par Jaume Collet-Serra.
Le réalisateur Jaume Collet-Serra s'est fait un nom en tant qu'expert en thrillers stylés, notamment avec "House of Wax" (2005) et "The Shallows - Instinct de survie" (2016) - et est devenu un professionnel du divertissement dynamique grâce à ses collaborations répétées avec Liam Neeson, notamment pour "Non-Stop" (2014) et "The Passenger" (2018). Avec "Jungle Cruise", Collet-Serra se tourne à présent vers le genre de l'aventure. L'œuvre est basée sur une attraction de Disneyland, comme par exemple la série "Pirates des Caraïbes", qui a connu un grand succès. Pour la réalisation, Collet-Serra fait appel à son expérience en matière d'horreur et d'action et enrichit le tout d'une bonne dose d'humour. Les escarmouches entre l'exploratrice britannique Lily et le skipper Frank n'atteignent certes pas la qualité du classique de John Huston "African Queen" (1951) avec Humphrey Bogart et Katharine Hepburn, mais elles vivent de l'alchimie entre le duo Dwayne Johnson et Emily Blunt. Tous deux prennent un plaisir palpable à se taquiner mutuellement dans leurs rôles, tout en rendant visibles les particularités de leurs personnages.
Lily, sorte d'Indiana Jones féminin, est très en avance sur son temps ; elle est dépeinte comme intrépide et rebelle. Frank, quant à lui, correspond à un trickster classique, avec une prédilection pour la triche et l'humour. Le couple à l'écran est accompagné d'une part de sidekicks humains et animaux, dont le frère de Lily, MacGregor, nettement plus craintif, et un jaguar, et d'autre part de personnages particulièrement sombres. Parmi ces derniers, on trouve un trio de conquistadors maudits et le prince allemand Joachim. Ce dernier est certes un méchant totalement unidimensionnel, mais Jesse Plemons, étonnamment changeant, l'incarne avec une folie qui vaut la peine d'être vue. Outre le plaisir de jouer de l'ensemble et quelques jolies joutes verbales, c'est surtout le décor qui confère à "Jungle Cruise" quelque chose d'attachant. Le design des costumes et des décors, dans tous ses détails, a bien plus de charme que les paysages créés numériquement et les nombreuses animations par ordinateur qui interviennent dans les passages d'action. La conception musicale est à nouveau plus réussie - notamment une version instrumentale du tube de Metallica "Nothing Else Matters".
VERDICT
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Une aventure surnaturelle qui marque des points avec une équipe d'acteurs bien en place, des décors forts et une musique cohérente, mais qui ne parvient pas toujours à convaincre avec ses effets CGI.