Héliotrope vit avec sa grand-mère qui carbure aux corn-flakes / vodka (???) et son iguane-lézard, une bonne tête, un peu apathique mais non venimeux, rassurez-vous. Ses parents, des sorciers émérites mais aussi cambrioleurs d'objets magiques à leurs heures perdues, sont en prison mais, chut, c'est un secret. Et elle, est une ado fantasque, exaltée et jusqu'au-boutiste, elle aime passionnément et inconsciemment et pour le prouver elle se met en quête de l'objet le plus exceptionnel possible : "la couleur dont aucun squelette ne garde trace". Bien entendu, l'affaire va se révéler coriace et Héliotrope va en voir de toutes les couleurs... mais ce n'est pas pour autant qu'elle va baisser les bras ! 
 
On s'amuse de bout en bout, humour bon enfant, loufoqueries et petits tacles bien sentis sur notre instinct moutonnier. C'est naïvement drôle, intelligemment contemporain, romantiquement épique. Cerise sur le gâteau, le dessin de Benjamin Chaud épouse à merveille le scénario de Joan Sfar dont on retrouve le génialissime et protéiforme univers (clin d’œil, on y croise Aspirine). Si les monstres sous le lit ne vous ont jamais fait peur, si vous avez gardé votre âme d'enfant (ou êtes encore jeune), si vous êtes un amoureux dans l'âme, allez y : Héliotrope est top ! Pour  info, Héliotrope est le nom d'un nuance de bleu.