Manchuria Opium Squad (Manshuu Ahen Squad) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu sept tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Il existe peu de documents sur l'ombre du Japon, en particulier sur les agissements de l'armée d'avant-guerre. Cependant, en raison de la situation financière de l'époque, les difficultés financières en Mandchourie étaient chroniques. L'opium est devenu ainsi le point de départ d'une guerre sous la dynastie britannique et le joug des Qing. Mais l'opium était aussi largement utilisé en Chine. La taille de ce marché fut extraordinaire et ses fonds énormes. Une économie qui comprenait des chefs de guerre, des fonctionnaires et des marchands, ainsi que des organisations clandestines. Dans ce contexte tendu, un jeune agriculteur va faire le choix de l'opium pour enfin gagner l'argent nécessaire pour soigner sa mère. Mais ce faisant, il met un premier pas dans un engrenage qui va le transporter en pleine guerre des mafias.

Dans ce second tome de Manchuria Opium Squad, nous retrouvons de nouveau Isamu et Lihua qui s’allient à deux nouveaux personnages : la petite Rin et l’interprète Baatar. Tout d’abord, nous avons fait la connaissance de Rin, une jeune vendeuse d’opium que Lihua a recruté pour sa mémoire eidétique. C’est impressionnant de voir le nombre d’informations qu’elle peut retenir en l’espace de quelques secondes ou juste en ayant croisé brièvement une personne. Cependant, derrière cette capacité se cache une petite fille ayant été vendue par ses parents pour de l’argent puis oubliée par ces derniers et ayant ensuite été manipulée par ses employeurs. Ensuite, nous avons Baatar, un mongol qui maîtrise quatre langues : le mongol, le chinois, le japonais et le russe. Cette compétence va être utile à Isamu et Lihua pour étendre leur commerce. Au niveau de sa personnalité, nous avons là un personnage très séducteur qui charme toutes les femmes qui lui passent sous le nez et les respecte. Dans un sens, il nous fait un peu penser à Sanji de One Piece. Le moment des négociations avec les Mongols a été assez troublant. Elles se sont bien passées au début puis d’un coup, l’ambiance a changé et tout cela parce qu’Isamu a marché sur le pied d’un des leurs. On peut se dire que s’ils avaient rompu leur accord uniquement pour ça, c’était quand même très stupide. Seulement, après avoir appris la signification de ce geste pour eux, nous étions plus compréhensifs. Nous avons apprécié le fait qu’Isamu fasse des recherches avant d’aller s’excuser et ainsi repartir sur de bonnes bases en ne restant plus ignorant, ce qui suscite l’admiration. Le titre se veut extrêmement réaliste déjà par son trait et son découpage, les personnages sont beaux, expressifs, les décors fourmillent de détails et l'utilisation de l'encrage donne un impact encore plus fort aux scènes dramatiques.