Pearl s'est toujours sentie plus à l'aise dans la mer qu'entourée des gens de sa ville endormie d'Afrique du Sud qui semblent toujours la laisser tomber. Depuis le départ de sa mère, Pearl passe de plus en plus de temps dans l'océan, pêchant pour aider son père à payer les factures. Mais lorsqu'elle se retrouve mêlée à un groupe de braconniers d'ormeaux et commence à plonger près d'une épave interdite, Pearl rencontre un ancien monstre marin nommé Otto, qui n'est pas aussi monstrueux qu'elle le pensait. Et lorsque les ennemis d'Otto reviennent pour finir ce qu'ils ont commencé, Pearl est la seule à pouvoir le sauver, mais seulement si elle a le courage d'oublier son passé et de s'ouvrir aux autres, y compris à la fille de la classe pour laquelle elle a le béguin. Avec son acolyte chiot borgne et beaucoup de courage, Pearl pourra peut-être sauver Otto et enfin dire la vérité à son père... et, surtout, à elle-même.

C’est un peu « la jeune fille et la mer » : un face à face entre l’héroïne et les éléments, comme la fiction nous en propose tant. Cette fois l’héroïne a 12 ou 13 ans (et plutôt la classe avec ses mèches rebelles et son ciré qui claque au vent !) Si tous les jours, Pearl monte sur son petit bateau à moteur avec son chien, c’est pour récupérer quelques ormeaux et ainsi aider son père - mais c’est aussi une façon de fuir la morosité du quotidien et son sentiment d’abandon. C’est finalement la rencontre avec un gigantesque monstre marin qui va l’amener à affronter ses peurs. Cette histoire toute simple, très belle, baignée de lumière chaude, s’inscrit dans le sillage d’un genre qu’elle révolutionne en douceur : si Pearl est cernée de vieux loups de mer qui ont des comptes à régler avec le destin et leur propre Moby Dick, son approche à elle est toute autre. Qu’il soit force de la nature ou tourment intérieur, faire face au « monstre » avec curiosité, ouverture et acceptation pourrait bien tout changer !