Anna Politkovskaïa, journaliste tenace et écrivain passionnée, est née à New York de parents soviétiques le 30 août 1958. Dans ses articles et ses livres, elle n'hésite pas à condamner le gouvernement et l'armée russes pour leur manque de respect des droits de l'homme et de l'État de droit. Connue notamment pour ses reportages sur la Tchétchénie et pour son opposition vigoureuse à la politique de Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa - menacée de mort à plusieurs reprises - a été assassinée à Moscou le 7 octobre 2006. Pourtant, elle ne faisait que son travail.

L'histoire d'Anna Politkovskaïa est un sujet très actuel. Il y a tellement de journalistes dans le monde en ce moment qui risquent leur vie pour garantir l'information.  Anna Politkovskaïa (dé) couvre la Tchetchenie en 1999 durant la seconde guerre pour le journal Novaia Gazeta, le seul qui s'oppose au régime de Poutine. Elle s'y rend régulièrement afin de dénoncer les "nettoyages" pratiqués par la Russie. Interrogatoires au parquet et menaces de mort s'enchaînent. Mais elle ne cessera d'écrire pour souligner l'(in)action de Poutine dans "une guerre qui n'en finit pas". Une BD coup de poing qui n'est pas une biographie mais un hommage aux combats menés par la journaliste russe, Anna Politkovskaïa : "j'enquête et j'écris". Une femme seule, vue comme "la folle de Moscou". Ses collègues et ses proches tentaient de la dissuader de critiquer la corruption du régime, par peur de représailles. Mais... Anna appartenait aux "journalistes non rééducables", électron libre à court-circuiter. Et le jour où Poutine fêtait ses 54 ans, elle a fini par payer de sa vie son opposition politique. Une mort impunie puisque les commanditaires n'ont jamais été inquiétés. Mais son assassinat, en étant très médiatisé, a ému le monde entier. Ce roman graphique relate le rôle qu'elle a joué lors de la prise d'otages au théâtre de la Doubrovska. Présente sur les lieux, son enquête a chargé le gouvernement russe ayant choisi l'empoisonnement au gaz plutôt que la négociation. Il en sera de même pour la prise d'otages dans une école à Beslan.