Le travail d'un flic est souvent routinier, même dans le treizième arrondissement de Paris, un quartier plutôt difficile. Presque toutes les journées de Robert Pinot en tant que flic français ordinaire consistent à patrouiller dans les rues et à s'occuper d'incidents mineurs. Pas vraiment Starsky et Hutch. Aujourd'hui, ce sera différent. C'est le jour où Pinot rencontre Marylou, une délinquante toxicomane à l'esprit fougueux et manifestement sans avenir. Tout commence lorsque Pinot est appelé pour une petite bagarre. La jeune femme réussit à s'enfuir, mais elle est reprise le lendemain. Pinot trouve significatif que, comme lui, elle soit née à Nanteuil. Dès cette première rencontre, Pinot éprouve pour cette jeune femme sauvage des sentiments qu'aucun flic n'a le droit d'éprouver pour une personne qu'il a arrêtée. Elle est plus une fille qu'une femme, et il est clair qu'elle a un passé trouble derrière elle.  Est-ce l'instinct paternel de Pinot qui le pousse à s'intéresser à elle et à l'aider à s'amender ?  Comme il le découvre bientôt, ce ne sera pas facile. Marylou est toujours éperdument amoureuse de Tony, son proxénète et dealer, et il est peu probable qu'elle change d'attitude tant que ce dernier ne sera pas condamné. Sans tarder, Pinot se lance à la poursuite de Tony, sachant que s'il parvient à le capturer, il fera d'une pierre deux coups...

Gérard Jugnot a fait ses débuts de réalisateur avec ce film plutôt touchant et, en partie, amusant, sur un policier français ordinaire. À l'époque, Jugnot était surtout connu pour son travail d'acteur comique, notamment en tant que membre de la populaire troupe L'équipe du Splendide.  Avec Pinot simple flic, Jugnot a non seulement démontré son potentiel en tant que réalisateur, mais aussi sa capacité à jouer un rôle plus sérieux. Le Pinot de Jugnot est presque aussi reconnaissable que le facteur de Tati dans Jour de fête, et gagne notre sympathie tout aussi facilement.  Il constitue un contraste bienvenu avec la représentation plus familière (Belmondo/Delon) des forces de l'ordre comme des surhommes durs et indestructibles qui vivent dans des appartements luxueux entourés de jolies jeunes femmes. Le style pseudo-documentaire du film est également inhabituel mais ne fonctionne pas tout à fait, probablement parce que le film est si fortement centré sur un seul personnage et fonctionne moins bien en tant que satire des méthodes policières.